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« Ça prend un village pour élever un enfant »
Crédit: August de Richelieu / PEXELS

Petite, j’étais très entourée. Je traversais la rue pour me retrouver chez mes grands-parents, et j’allais juste à côté pour jouer avec mes cousins. Je me sentais aimée de chaque personne faisant partie de la famille, entourée et protégée. On peut dire que mon enfance a été merveilleuse sur ce point, impossible d’être plus entourée que je ne l’étais. Quand j’imaginais ma vie de parents, avant, je la voyais semblable à ce que j’ai expérimenté plus jeune. J’imaginais mes enfants traverser la rue pour réclamer des bonbons à leurs grands-parents. Je voyais ma fille se faire garder par ma sœur et jouer avec ses cousins. Je pouvais nous voir partir en voyage avec mes enfants et leurs cousins.

Puis, il y a eu la vie. La vie a suivi son cours, l’université, le mariage, l’obtention de l’emploi. Tout cela n’a pas été réfléchi ou voulu, mais chaque étape m’a poussée un peu plus loin du nid familial, jusqu’à me retrouver ici, à plusieurs heures de route.  Pas à distance d’avion, non, mais juste assez pour que les rencontres se fassent plus rares. La famille de mon conjoint est loin également, encore plus, en fait.

Un dicton me revient souvent : « Ça prend un village pour élever un enfant ». Moi, je l’ai eu mon village et ça m’a tellement aidée à grandir. Je voudrais offrir ce village à mes enfants, je voudrais qu’ils se sentent toujours aimés et pas seulement de leurs parents, mais de tout un village. Je voudrais qu’ils puissent se confier à leur tante quand ils auront des questions et ne voudront plus venir vers leurs parents. Je voudrais qu’ils apprennent la valeur de l’unité familiale en faisant partie d’une grande famille unie.

Alors, étant loin de la famille, j’ai donné une importance capitale aux sorties. J’allais voir souvent les amies, je sortais beaucoup avec ma grande fille. Puis, mes plans ont été contrecarrés à l’aube de ses 7 mois, avec le début du confinement. Maintenant, non seulement ma fille n’a vu ses grands-parents que 3 ou 4 fois au cours de sa jeune vie, mais elle n’a plus revu les amis non plus. Alors que beaucoup de mes amis passaient le confinement en ayant au moins un contact extérieur avec leurs parents, nous, nous étions complètement isolés. C’est dans cette situation que je me suis retrouvée à regretter la distance qui nous séparait, car je ne pouvais plus combler le manque par les amitiés. Aujourd’hui, ma fille ne reconnaît plus son parrain, sa marraine, ses grands-parents.

Elle a un tout petit village constitué de ses parents, de son frère et de nos voisins. J’espère être capable d’agrandir ce village avec le temps afin que mon enfant découvre la beauté de faire partie d’un grand village.

Est-ce que votre enfant est entouré d’un village?

 

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