Je crois que j’ai toujours su que je voulais allaiter. J’avais espoir de pouvoir le faire longtemps et de vivre de merveilleux moments avec ma première fille. J’ai accouché et la réalité m’a rattrapée. Ma fille ne prenait pas bien le sein, j’avais des douleurs et je manquais de connaissances et d’expérience pour gérer cette situation. J’ai persévéré pendant 3 mois pour finalement me tourner vers la préparation, mais j’aurais voulu vivre un sevrage naturel.
Puis, il y a eu ma troisième. Malgré une naissance chaotique et intense, elle prend le sein comme une championne. Le temps file et je l’allaite depuis plus d’un an. Papa et moi, on parle de bébé #4, mais il n’est pas question d’arrêter l’allaitement : je souhaite un sevrage naturel. Donc, on laisse la vie faire son chemin et quelques mois plus tard, bébé #4 est dans mon ventre. Rapidement, je n’ai plus de lait. Cependant, le réconfort qu’apporte le « lolo » est bien trop important pour que ma troisième cesse de téter. De mon côté, j’ai énormément de chance, je ne ressens pas trop de douleur ni d’aversion. L’allaitement se prolonge jusqu’à la naissance de bébé #4.
C’est à ce moment que le vrai défi commence pour nous trois. Je suis très terre à terre dans la vie. Je m’attendais à ce que bébé #3 manifeste de la jalousie envers sa petite sœur. Je savais qu’allaiter en tandem, donc deux enfants, serait exigeant physiquement ET mentalement. Par contre, je n’étais pas préparée à ce qu’elle demande le sein aussi souvent. J’ai naïvement cru qu’elle garderait une fréquence de 1-2 tétées par jour. Ce ne fut pas le cas.
Quand ma montée laiteuse est arrivée, c’était la folie. Enfin, le bon « lolo » était revenu. C’est donc dire qu’un refus était inacceptable pour fillette. Si j’avais le malheur de dire « non » ou « pas tout de suite » c’était la crise. Le défi, c’est qu’avec 4 enfants à la maison, j’ai pas mal de trucs à faire. J’ai tenté plusieurs trucs afin de limiter le temps des tétées ou de l’aider à patienter, sans grand succès. Malgré tout, on continue.
Finalement, arrive mars 2020, la pandémie et le confinement. On ne sort plus, je dois faire l’école à la maison et animer 4 enfants qui sont 24h/24h ensemble. Les crises pour le « lolo » ça devient trop à gérer. C’est à ce moment que j’ai pris la décision d’arrêter le tandem.
Je voulais que ce soit très graduel. Je nous ai donné comme objectif flexible la fin avril, juste après ses 3 ans. Je l’ai préparée pendant plusieurs semaines en lui expliquant à chaque tétée qu’elle devenait une grande fille, qu’elle aurait bientôt 3 ans et qu’elle devrait arrêter le « lolo » bientôt. On a diminué et raccourci les tétées graduellement, ce qui a été très difficile.
Vers la fin avril, nous allions souvent dehors. Elle n’a pas demandé pendant quelques jours. Alors, ce fut la fin, tout en douceur. Bien sûr, il lui est arrivé de redemander à téter. J’ai re-expliqué patiemment chaque fois et proposé un petit moment collé. Les crises quotidiennes ont cessé, le calme est revenu et je ne regrette pas ma décision. Je voulais attendre son sevrage naturel, mais je suis sereine avec notre parcours d’allaitement qui aura duré 3 ans, dont une année en tandem.
Avez-vous dû adapter votre allaitement à des circonstances hors de votre contrôle?