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Accepter les fleurs que la vie nous offre
Crédit: Roberto Nickson/Unsplash

J’ai envie de partager avec vous une petite anecdote de ma vie de maman d’ado. Un événement qui peut sembler banal, mais qui m’a amenée à réfléchir, et surtout à me féliciter. Pour être honnête, je tombe souvent dans l’autocritique. J’ai parfois un jugement un peu dur envers moi quand vient le temps me faire une petite analyse de mon travail de mère. Et soudain, une situation me fait dire que finalement, je ne m’en tire pas si mal. 

 

Il y a deux ou trois semaines, ma fille et deux copines se sont planifié une petite virée magasinage. Elle devait coïncider avec la fin des classes et les nouvelles autorisations nous permettant de courir les magasins (presque) comme avant. Durant toute une semaine, c’était pratiquement son seul sujet de conversation. Elle était tellement excitée de revoir ses amies, mais aussi d’aller magasiner « comme une grande » pour la première fois. Tous les parents étaient à l’aise avec ça, à la condition qu’elles soient accompagnées d’un de nous. Même si elles gagnent en maturité et en autonomie à grande vitesse, on estimait que 12 ans, c’était un peu jeune pour faire les boutiques sans supervision. 

 

Après consensus, c’est mon nom qui est sorti pour être l’adulte qui leur permettrait de vivre cette journée tant espérée. Ma fille est venue me trouver, sa tablette à la main, pour me demander si j’acceptais. Elle m’a dit : « Les filles et moi, on voudrait que ce soit toi qui nous accompagnes. » J’ai accepté, tout a été convenu et tout le monde était heureux.Comme je suis aussi curieuse, j’ai demandé plus tard à ma fille si c’était parce que les autres parents ne pouvaient pas. Elle m’a répondu seulement que j’avais été le premier choix parce que ses amies me trouvent cool (ce sont ses mots). Je me suis assurée que c’était aussi ce qu’elle voulait. Des fois, à son âge, je ne percevais pas ma mère comme étant une personne « cool » et je ne voulais pas toujours la mêler à ma vie sociale. Ma fille m’a assuré qu’elle était contente que je vienne avec elles.

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Crédit : Giphy

 

De mon côté, j’étais surtout heureuse d’être le parent de confiance à un âge où, naturellement, on se tasse un peu. Ça n’aurait pas été grave que ce soit un autre parent plutôt que moi. Je ne me sens pas meilleure, pas supérieure, ce n’est pas une course ni une compétition. Seulement une marque de confiance, et je me suis sentie bien et émue de la recevoir. 

 

On est super bons, nous les parents, pour se mettre de la pression. On s’en met entre nous, mais surtout, on s’en met à nous-mêmes. Je commençais mon texte en vous disant que je suis vraiment douée pour l’autocritique. J’ai souvent l’impression que je suis un quart de tour derrière les autres. La  personne qui se donne à fond dans le cours de zumba, mais qui est toujours un temps en arrière, c’est un peu mon feeling face à un paquet de trucs dans ma vie. Je suis tellement douée pour me culpabiliser, me faire passer en boucle les moments où mon mom acting n’était pas comme j’aurais voulu qu’il soit. À un point où j’oublie de prendre les fleurs que la vie m’offre aussi.

 

C’est certain que je ne suis pas parfaite. C’est certain que j’ai fait des erreurs, et que je continuerai d’en commettre malgré toute ma bonne volonté et mon jugement. Il y a toujours place à l’amélioration. Et si je commençais par me donner aussi une bonne tape sur l’épaule quand je le mérite? Tenter de me convaincre que je suis AUSSI et AUTANT une bonne maman qu’une maman qui court, qui oublie, qui perd patience. Après tout, ma fille me fait assez confiance et m’estime assez pour que je sois la quatrième personne de son trio d’ados le temps d’une virée de magasinage. 

 

Et, en passant, j’ai passé un très bel après-midi ! 

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