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Ma grossesse avec le syndrome des ovaires polykystiques
Crédit: Pexels

Il y a 3 ans, j’ai eu un diagnostic de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Un diagnostic lourd de sens: d’un même coup, il venait expliquer plusieurs symptômes que j’avais depuis l’adolescence et il assombrissait mes projets d’une éventuelle grossesse.

 

Le SOPK est un trouble hormonal. Au Québec, il est estimé qu’il affecte 10% des personnes assignées femmes à la naissance qui sont en âge de procréer. Il s’agit d’un amalgame de symptômes reliés à un débalancement hormonal : pilosité « excessive », acné, perte de cheveux, tendance à prendre du poids facilement, résistance à l’insuline… Toutefois, le symptôme principal est une anomalie du cycle menstruel, souvent une absence de règles, qui cause parfois une infertilité.

 

Quand j’avais 27 ans, j’ai décidé d’arrêter la pilule contraceptive que je prenais depuis l’adolescence. J’ai eu envie de voir comment mon corps fonctionnait « tout seul ». J’ai rapidement constaté que quelque chose clochait avec mes menstruations, puisque je n’ai pas eu de règles pendant 7-8 mois. J’ai ensuite passé différents tests sanguins et une échographie pour visualiser mes ovaires. Jumelé avec les autres symptômes que j’avais (pilosité « excessive », acné, un corps un peu plus gros que la « normale »), le diagnostic est tombé lors de l’échographie, quand la gynécologue a annoncé : « ovaires clairement polykystiques. »

 

Par la suite, j’ai eu la chance d’être suivie par une gynécologue qui a su comprendre mes besoins du moment. Bien que je ne souhaitais pas une grossesse dans l’immédiat, elle a saisi que je désirais trouver une façon de normaliser mon cycle menstruel pour le futur. Dans ma situation, nous avons opté pour une médication qui s’appelle metformin et qui joue sur la résistance à l’insuline. Cette médication m’a permis de ravoir des règles régulières rapidement, en plus de contrôler les poils et l’acné.

 

Mon amoureux est arrivé dans ma vie au moment où je débutais la médication. Puisque les risques d’infertilité n’étaient pas écartés complètement, on a abordé le désir de fonder une famille tôt dans notre relation et établi qu’on allait essayer d’avoir un enfant assez rapidement. Et Minilove s’est accroché, après 2-3 mois d’essais, quand notre couple n’avait que 10 mois. Une belle victoire/un coup de chance/un soulagement immense.

 

J’ai poursuivi le metformin jusqu’à 12 semaines de grossesse. Puisque le SPOK prédispose au diabète, j’ai passé 2 tests de dépistage pour le diabète de grossesse (à 12 et 26 semaines). Déjà très active, j’ai essayé de bouger ma bébédaine le plus possible dans le respect de mes limites. Minilove est né, puis il a fallu réfléchir à la suite des choses. Puisqu’il était difficile de prévoir comment mon corps allait gérer l’ovulation après l’accouchement, une protection hormonale était indiquée pour empêcher une 2e grossesse rapprochée et protéger mon endomètre. Notre famille n’étant pas terminée, on se souhaite une 2e grossesse dans les prochains mois/années. Est-ce que le processus sera le même/aussi simple? Impossible de savoir.

 

Pour terminer, je suis consciente que mon parcours n’est pas à l’image de celui d’autres personnes ayant le SOPK et que l’infertilité (liée ou non au SOPK) affecte beaucoup de gens. Je vous souhaite sincèrement d’avoir une équipe médicale à l’écoute de vos besoins et beaucoup de courage.

 

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