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Pourquoi et comment je me suis lancée dans un grand désencombrement
Crédit: Eduard Militaru / Unsplash

C’est arrivé en même temps que la grossesse et le désir de nidification qui s’ensuit. Mais, en plus d’un désir profond de faire un nid, m’est venue l’envie tout aussi grande de jeter en bas de ce nid ce que j’avais accumulé dans mes tiroirs et garde-robes. Tout ce qui prenait trop de place et m’étouffait. Et plus je lisais des listes d’essentiels à avoir pour accueillir bébé, plus j’avais envie de désencombrer. 

 

Chaque étagère, commode, tiroir de cuisine trop plein y est passé. J’ai même attaqué le tiroir à cossins, celui où s’entremêlent les élastiques, vieilles piles et crayons usés. J’ai sorti des sacs, des boîtes pour des ventes, des dons, le recyclage, l’écocentre ou en dernier recours, les ordures.  

 

J’en ai ressenti les bienfaits dès le début. Dans un petit espace comme un appartement (mais même dans une grande maison), c’est facile pour moi de me sentir encombrée. La surcharge d’objets, même seulement visuellement, influence mon état. Et moins de choses à entretenir, nettoyer, déplacer, etc., ça libère du temps pour me consacrer à ce qui compte vraiment pour moi. Plus de liberté, donc. De minutes pour jouer, créer, aller dehors ou ne rien faire.  

 

Sans appliquer une méthode précise, plusieurs lectures m’ont influencée, dont le livre de la célèbre organisatrice Marie Kondo et le merveilleux livre À go, on ralentit  (des fondatrices de Rose Buddha). De ces lectures, j’ai retenu ces phrases-clés qui m’aident (encore, car c’est un processus continuel):  

  • Est-ce que cet objet m’apporte de la joie? REALLY? 
  • Chaque chose a sa maison – sa boîte, son espace désigné. Même une gogosse. C’est là qu’elle doit être rangée.
  • On élimine les choses en double ou celles «au cas où» (au cas où on recevrait 12 personnes à souper alors qu’on n’atteint même pas ce chiffre à Noël, au cas où on a une envie soudaine de se faire des gaufres dans un gaufrier qu’on n’a jamais utilisé, etc.).  
  • On remercie les choses reçues en cadeau pour ce qu’elles nous ont apporté et on les laisse aller si on n’en a pas besoin ou qu’on ne les aime pas. 

 

Oui, même les cadeaux y passent! Parce que même remplis d’amour, ils s’accumulent parfois, notamment au moment d’une naissance. Une intention noble est derrière : le désir d’aider, de nous empêcher d’avoir besoin d’acheter et de dépenser. Mais, au final, malgré ma nature sensible qui ne veut pas déplaire, je trie strictement et je passe au suivant. Dans l’authenticité et la gratitude, je remercie et me départis de ce dont on n’a pas besoin. Et j’assume tranquillement et ouvertement ce choix de posséder moins. 

 

Il y a aussi la vie et non, ce n’est pas possible de vivre dans un espace blanc immaculé. Chez nous, le plancher est toujours sale et plein de miettes. Je pile sur des animaux en caoutchouc et je trouve des cubes partout. Mais on progresse et on travaille fort pour réduire à l’essentiel. 

 

Une certaine simplicité se dégage du fait d’avoir moins, que j’apprécie profondément. J’en ressens un sentiment de liberté entre autres grâce à un choix limité de vêtements qui diminue le casse-tête de chaque matin. Il ne reste que des morceaux que j’aime vraiment dans ma garde-robe (et celle de ma fille). Il n’y a plus de choses inutiles, de vêtements presque jamais portés ou gardés au cas où je perdrais du poids, au cas où je prendrais du poids, au cas où [des milliers de raisons]. 

 

J’ai maintenant aussi une plus grande appréciation pour chaque chose et je réfléchis davantage à ma consommation (j’essaie). Pour continuer cette quête de moins, je me fais la gardienne féroce des entrées et venues de choses dans la maison, parce que notre climat et nos valeurs familiales sont plus importants pour moi que tout le reste.  

 

Je suis loin d’être une minimaliste et ça reste souvent chaotique à la maison, mais un chaos parfois plus doux, que je souhaite pour ma famille. 

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