À l’heure où on sort timidement de la noirceur d’un confinement, où ça s’éclaire un peu à mesure que la vie reprend, je me demande ce qu’on en retirera, comme petite famille. Ce qui me manquera. Je parle de ma petite réalité de maman à la maison qui trouve parfois ça dur, même si je suis coupée de ce grand drame vécu sur le terrain par des collègues parties prêter main-forte. Même si j’en ai parfois plein mon casque, comment ne pas être reconnaissante face à l’ampleur de la situation? Pleine de gratitude, donc, je le suis. Et comme j’ai décidé de porter mon attention sur le beau, voici des petites choses qui me manqueront. Ou que je tenterai peut-être de garder dans « l’après ».
Un nouveau rapport au temps
Ne jamais être pressés d’aller nulle part. Avoir plus d’espace et de temps libres sur notre calendrier, voire un mois entier de cases blanches. Quand ça reprendra (les sorties, les matins, la garderie, la vie), je m’ennuierai sûrement de ce rythme familial plus lent.
Plus d’occasions de bouger
Dérouler chaque jour mon tapis de yoga, pendant que bébé L fait la sieste. Même les jours où je me sens moche. Parce que prendre soin de moi est important, j’ai décidé que le confinement ne m’aura pas sur ce point. Je vais continuer de bouger PAREIL.
Être témoin de toutes les premières fois
Chaque nouvelle chose que fait L et que je peux voir, car on est ensemble TOUT LE TEMPS. Un premier « maman » de sa petite voix. Des petits pas derrière le trotteur et des yeux qui sont fiers. Pouvoir crier au papa de sortir vite de son bureau – la chambre – pour venir voir ce qu’elle fait d’extraordinaire, comme imiter le bruit de la vache.
Des livraisons qui font du bien
Des livraisons de balcon: un cadeau de fête, une batch de biscuits ou de dumplings. Se faire livrer quelque chose – comme un gros bouquet de fleurs dans un mercredi trop ordinaire.
Redécouvrir FaceTime
Des moments FaceTime de famille, qui aurait cru que ça pouvait nous faire autant de bien? Pour nous (et probablement d’autres familles aussi), ça devient une habitude. Même si ce n’est pas comme se voir en vrai, ça me réconforte un peu de voir grand-maman et bébé interagir à l’écran.
Passer du temps dehors
Sortir marcher tous les jours, même les gris ou les pluvieux, et croiser les familles du quartier, les chiens, les p’tits mousses en vélo d’équilibre; tout ça nous permet de nous sentir un peu comme une team à lutter contre l’ennemi.
L’apparence à soudainement moins d’importance
Le confinement m’a donné l’occasion de lâcher prise sur mon apparence. J’ai donc le toupet long en même temps que tout le monde et c’est correct.
Apprécier nos proches encore plus
L’excitation de se voir (comme quand on attend nos cadeaux à Noël), même à 2 mètres de distance, même dans la cour, même s’il fait froid, est absolument réelle. Cela nous permet d’apprécier la qualité des rencontres plutôt que la quantité.
Parce qu’au-delà des arcs-en-ciel, qui finiront par devenir pastel, je m’ennuierai de ces petites affaires bien simples. En plus de la résilience et de la solidarité, à travers les défis et la tristesse de cette pandémie, je crois qu’il restera du beau de cette tragique situation. Autant pour notre famille que pour la collectivité.
Qu’est-ce qui vous manquera après la fin du confinement (parce qu’on veut connaître toutes les belles histoires)?