Avant même qu’on me mette mon bébé dans les bras, je m’en faisais déjà. On m’avait bien avisée; j’allais m’en faire jusqu’à la fin de mes jours. Toutefois, j’étais loin de pouvoir m’imaginer les craintes que je m’inventerais dès le moment où j’allais être admise à l’hôpital. Depuis que nous avons ramené notre puce à la maison, c’est comme si j’ai aussi laissé une partie de mon habileté à me raisonner à l’hôpital. Voici la liste des trucs irrationnels que j’ai faits (et pour certains, que je fais encore, qu’on se l’avoue) depuis ce moment :
- Je n’ai pas dormi dans mon lit la première semaine après notre retour de l’hôpital, de peur de m’endormir trop dur et de ne pas entendre mon bébé. Je confirme: il n’y a rien de moins confortable en post-partum que de dormir sur un divan un peu défoncé avec un chat affectueux qui réclame de l’attention à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.
- J’ai mis un cache-couche à manches longues et des bas à mon bébé en dessous de son pyjama en « polar », alors qu’il fait naturellement 25 ou 26 degrés dans notre maison.
- J’ai refusé de déposer mon bébé plus que deux minutes d’affilée, et ce, seulement en cas de force majeure. Ma seule option pour pouvoir aller à la salle de bain, manger ou prendre ma douche, c’était de donner le bébé à mon conjoint. Pas évident quand papa doit recommencer à travailler.
- J’ai eu peur de déposer mon bébé endormi, de peur qu’elle se réveille. Et une fois endormie seule comme une grande dans son moïse, j’ai eu peur qu’elle ne se réveille pas toute seule pour boire (et je ne vous parle même pas de la peur qu’elle ne se réveille pas tout court!).
- J’ai eu peur de lui faire faire des siestes dans son lit, de peur qu’elle ne veuille plus dormir dans son lit la nuit. Évidemment, elle dort beaucoup mieux dans son lit, au chaud et tranquille, que toute croche dans mes bras avec tout le brouhaha autour…
- J’ai pesé mon bébé presque compulsivement pour m’assurer qu’elle prenait du poids, et capoté lorsqu’elle ne prenait pas son 20g par jour chaque fois.
Encore aujourd’hui, je dois me parler pour éviter de retomber dans mes vilaines craintes infondées, ou m’en inventer de nouvelles. Avec les semaines qui passent, je prends de plus en plus confiance en moi et en mes capacités de maman. Chaque jour, je découvre mon bébé et j’apprends à moins m’en faire avec chaque petit bouton qui apparaît sur son petit visage, ou chaque pleur qui me semble un peu plus fort qu’à l’habitude.
Je sais que je ne suis pas au bout de mes peurs et de mes craintes en ce qui concerne ma fille. En attendant de voir ce que les prochains mois me réservent, je vais aller ranger cette vilaine balance qui me nargue toujours…
Quelles sont vos craintes (plus ou moins irrationnelles) depuis que vous êtes parent?