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Mon mari et moi n’avons pas du tout le même souvenir de l’accouchement [PARTIE 1]
Crédit: Unsplash

Note: Dans ce texte en 2 parties, vous lirez deux versions de mon premier accouchement; la mienne et celle de mon mari. Quand on s’en ai reparlé quelques mois plus tard, nous avons constaté que nous n’en gardons pas du tout le même souvenir. Lui était plus réaliste alors que ma version était teintée d’un genre de positivisme de « tout va bien ». Dans tous les cas, nous nous comptons extrêmement chanceux de la tournure des événements et ne souhaitons à personne un tel accouchement!

 

Si ce n’est pas la première fois que vous me lisez, vous savez peut-être que je glisse souvent dans mes articles que mon premier accouchement fut difficile. Je trouve qu’il est important qu’on parle de toutes les histoires d’accouchement même si parfois, elles s’apparentent davantage à un scénario de film d’horreur.

Je me suis dirigée à l’hôpital un mercredi matin de novembre très froid et neigeux. Du haut de ma 41e semaine de grossesse, le médecin voulait s’assurer que tout allait bien ou voir si je devais me faire provoquer. Je me souviens encore de ma joie et du presque high-five que j’ai fait avec mon mari lorsque le docteur m’a dit qu’on devait me provoquer, car je manquais de liquide et qu’avec le surplus de cordon, ma fille commençait à manquer un peu de place.

On commence donc à m’insérer la pilule intravaginale pour aider à ramollir mon col. Une première pilule, une deuxième et une troisième. La pilule ne fonctionne pas pour moi, on dirait. Mais on a parlé trop vite, car j’ai ma première vraie contraction!

Nous sommes loin d’être des experts médicaux, mais le moniteur ne sonne pas comme il le faudrait. Une infirmière, deux infirmières, un silence lourd à chaque contraction. Le médecin arrive avec des kilomètres de feuilles d’un tracé qui ne fait pas de sens. À chaque contraction, ma fille fait de la bradycardie et frôle la détresse cardiaque.

Au deuxième matin, le médecin me donne une médication par intraveineuse, plus facile à retirer si je dois partir en césarienne d’urgence. On me change de position : de gauche à droite, fesses dans les airs, position assisse, mais rien n’y fait, on a toujours un tracé de fou à chaque contraction. Une des collègues du médecin lui conseille d’insérer du liquide dans le placenta. Un peu incrédules, on accepte cette intervention digne d’un épisode de Grey’s Anatomy.

Tous les regards sont rivés sur le moniteur et le tracé devient plus normal. On peut voir la tension chuter dans la chambre, les épaules redescendent alors que tout le monde est satisfait du résultat. On respire mieux, mais pas pour longtemps. En réalité, la situation empire.

On m’enlève mes bas, ma queue de cheval, on installe solutés et compagnie sur la civière. Mon mari signe les papiers d’intervention chirurgicale pendant qu’une infirmière lui explique comment les choses vont se dérouler. Tout s’enchaîne rapidement, on ne comprend pas trop ce qui se passe avec tout ce brouhaha. On arrête. Le cœur est normal à nouveau, on respire à nouveau.

On se laisse encore du temps, mais on se donne une limite à 20h. Césarienne. Non, accouchement vaginal. Je suis enfin à 7cm de dilatation après 35 heures de travail et je dois me préparer à pousser. Deux heures plus tard, j’accouchais d’une petite fille en santé. Une petite fille que j’aurais pu accoucher en avant de l’hôpital hier matin à mon arrivée, tellement qu’elle était prête à sortir.

La vie est drôlement faite. Ça m’a pris plusieurs heures après avoir accouché pour comprendre la gravité de la situation. Comprendre que son cœur était trop souvent sur le point de lâcher, d’abandonner. Que même si j’avais été en césarienne d’urgence, rien ne me garantissait une belle fin. Dans ma tête, c’était seulement un obstacle à passer, une étape normale avant d’avoir ma fille dans mes bras. Un drôle d’obstacle, j’en conviens.

J’avais une confiance aveugle en la vie, en ce qui allait se dérouler. Je savais que tout allait finir par bien aller, même si c’était dur à certains moments de voir la fin de tout ça. J’étais inquiète, mais pas tant au final. J’ai eu la belle fin que je voyais au loin : une belle fille en santé qui ressemble beaucoup trop à son papa.

Mon mari, lui, a eu la peur de sa vie. Il vous raconte son point de vue dans la deuxième partie!

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