La fin de semaine dernière, mon chum avait sa classique annuelle avec ses boys. Donc, j’étais seule à la maison avec mes fils (4 ans et demi, 18 mois). Comme j’ai recommencé à travailler il y a 2 mois, j’étais bien contente d’avoir l’opportunité de passer plus de temps avec les enfants, mais je dois avouer qu’être solo parentale quelques jours est toujours un peu épuisant. Je lève mon chapeau à toutes les personnes pour qui c’est une situation régulière.
À un certain moment, j’étais dans la cuisine – à préparer une 140e collation probablement – et je buvais mon café chaud. C’était tranquille. Personne ne me tirait les pantalons, ne me demandait de regarder un exploit quelconque et je n’entendais aucun pleur. Bizarre. Ma maison sonne habituellement plus comme une animalerie que comme la section détente au spa.
Inquiète (parce qu’un cerveau de mère va toujours là), j’ai regardé dans le salon et ce que j’ai vu m’a complètement prise par surprise. Mes garçons jouaient ensemble. Bon, le concept de jouer pour un enfant de 18 mois inclut habituellement des choses dans sa bouche ou créer le plus de bruit possible, mais ils semblaient se comprendre dans leur jeu.
Est-ce possible? Avons-nous enfin atteint le « sweet spot », le Saint-Graal de la parentalité, le moment que nous attendions avec impatience lorsque nous avons décidé de nous lancer et de faire un deuxième enfant? Ils jouent ensemble et s’amusent sans avoir (trop) besoin de nous, Alléluia!
Il n’y a pas grand-chose de plus cute que de voir mon grand faire des bêtises pour faire éclater de rire le bébé. Ou quand ils se font des câlins maladroits. Et j’essaie de m’arrêter quelques secondes pour contempler ces moments parce que – allô! – je ne suis pas naïve. Je sais très bien ce qui nous attend.
Je sais qu’il va y avoir des chicanes. Je sais qu’ils vont se tirailler. Se bousculer, se pincer, se frapper. Se dire des mots méchants qu’ils ne pensent pas vraiment et que, chacun en punition dans leur chambre, ils vont regretter. Et il se peut bien que mes bonshommes s’éloignent à un certain point. Qu’ils se tapent sur les nerfs royalement ou qu’ils n’aient pas de points en commun. J’imagine déjà mon plus grand bougonner qu’il ne veut pas traîner son petit frère et le petit dire qu’il n’a pas besoin de gardienne.
Je le sais, car je suis passée par là. Mais aujourd’hui, j’ai 35 ans et ma sœur est ma meilleure amie. C’est mon modèle, ma confidente. C’est la personne avec qui je choisirais d’être coincée sur une île déserte, sans hésitation. Mais quand je repense à notre relation et comme elle a évolué, je me dis que peut-être que mes garçons seront toujours meilleurs amis, mais peut-être aussi qu’ils devront de redécouvrir plus tard.
Alors, pour l’instant, je sirote mon café chaud et je les regarde jouer ensemble. Parce que le temps passe trop vite et parce qu’on est vachement chanceux qu’ils se regardent encore avec des étoiles dans les yeux.