Qu’on se le dise, le lavage, c’est la corvée la plus désagréable de toute la maisonnée. Mes paniers débordent. Ma sécheuse est en dépression. Ma laveuse grogne, à la vue du savon. Papa plie et replie. Mon front, quant à lui, gagne des plis, à la vue du tas constant à enjamber. Chute à linge torrentielle ou volcan de vêtements en éruption? Il y a de quoi réclamer aux assurances, pour cette catastrophe immense. Je lave et relave. C’est sans cesse la même constatation.
On s’habille désormais à même la salle de lavage, on trouve la pile propre parmi les piles sales. Pas la peine d’ouvrir nos tiroirs; ils sont vidés de leur contenu, à l’instar de notre fabuleux dépotoir (jadis appelé salle de lavage). J’ai, depuis belle lurette, jeté la serviette… dans le tas attitré! Une de plus à laver!
Régurgit, spaghetti, lait suri, taches non identifiées, résidu de nez; les vêtements se souillent à vitesse grand V. Alors pourquoi dépenser pour des vêtements griffés ? Pourquoi se battre avec des petits jeans à boutonner ?
Mon premier, tout-petit, était joliment habillé de la tête aux pieds, journée après journée. Mignon habit agencé, carte de mode assumée. Je me plaisais apparemment à lui enfiler de mini chemises ajustées. Odieux pyjamas. C’était jadis si nécessaire, dans ma nouvelle tête de mère, de le vêtir adéquatement. J’y mettais temps, argent, énergie et orgueil. Avec un peu de recul, c’était quand même un tantinet complaisant. Moi en mou, lui trop chou.
Quand est arrivée notre deuxième pouliche, cernes bien en berne, le pyjama – à zip de préférence – est devenu l’habit de mise, à outrance. J’assume cette nouvelle façon de faire. Par survie, par loi de la sélection, par projection de ma perpétuelle quête de confort. N’est-ce pas, de toute manière, un peu mignon? On les envie un peu, à raison. Mais c’est surtout mon mental qui trouve ça fondamental.
Autrement, la bedaine est souvent adoptée par fiston, dans notre maison. Liberté corporelle appréciée, par notre éternelle bouilloire sur deux pieds. Voilà un chandail d’épargné! Merci, me dira tantôt ma chère machine à laver.
Quels sont vos trucs pour contrôler la lessive familiale?