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Le mal de vivre qui m’a suivie 10 ans
Crédit: Unsplash

TW / Mise en garde / Traumavertissement : suicide

 

Pendant 10 longues années, j’ai été habitée par un mal de vivre et j’étais en mode survie. Après une agression sexuelle, j’ai commencé à voir la vie en noir et blanc et j’ai été plongée dans un état de tristesse permanent. J’ai tenté de m’enlever la vie à deux reprises; la première suite à une peine durant mon adolescence et la seconde juste un peu avant de parler ouvertement de mon agression. Je me demande encore aujourd’hui si j’avais vraiment l’intention de partir ou s’il s’agissait d’appels à l’aide. Tout ce que je sais, c’est que je n’en pouvais plus de souffrir.

Dans ma tête, j’étais persuadée que j’allais mourir jeune et je ne me voyais pas non plus avoir des enfants. Au fond de moi, j’avais envie de vivre et de m’épanouir, mais je ne savais tout simplement pas comment ni où commencer. Suite à ma deuxième tentative de suicide, j’ai pris la décision de vider mon sac et de dénoncer mon agresseur à la police et à ma famille. J’ai commencé à consulter un psychologue et je me suis inscrite à un groupe de soutien. Mon moral s’est amélioré, mais j’étais loin de me douter que d’en parler allait faire remonter à la surface tout ce que j’avais refoulé durant dix ans.

N’ayant pas la force nécessaire pour affronter mes émotions, je me suis rendue de mon propre gré à l’urgence de l’hôpital Douglas, car j’ai eu peur de rechuter. Je suis sortie de là avec un diagnostic et des pilules, même si prendre des antidépresseurs a toujours été une solution de dernier recours pour moi. 

Avec le recul, je réalise que combiner thérapie et antidépresseurs a été le bon choix et que c’est grâce à cela que j’ai pu passer à travers, remonter la pente,  terminer mon baccalauréat et recommencer à avoir des projets pour l’avenir.

Mon processus de guérison a été long, avec des hauts et des bas, mais je suis fière de m’en être sortie. Je me suis souvent blâmée et j’ai cru ne pas être assez forte pour combattre mes idées noires. Je comprends maintenant que ce n’est pas de ma faute si je me sentais ainsi.  

Aujourd’hui, je ne suis plus suicidaire et j’ai un garçon formidable qui me rappelle que la vie vaut la peine d’être vécue.

 

Du 2 au 9 février, c’est la 30e Semaine nationale de prévention du suicide.

Si vous ou un proche en ressentez le besoin, contactez Suicide Action Montréal au 1-866-APPELLE

Pour plus d’information, découvrez la campagne Tombent les masques 2020 sur le site de Suicide Action Montréal.

 

Comme notre collaboratrice, le journaliste Hugo Meunier témoigne pour qu’enfin tombent les masques…

 

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