Aujourd’hui, c’est la Journée Bell Cause pour la cause, et pour cette occasion, j’ai décidé de vous partager une tranche de vie et de m’ouvrir sur mon combat avec l’anxiété et ce que cela représente au quotidien. Lorsque j’étais enfant, j’ai été victime d’agression sexuelle de la part d’un membre de ma famille. Pour me protéger, mon cerveau a développé une panoplie de mécanismes de défense et j’ai été en dépression plusieurs années, sans le savoir.
Lorsque j’en ai finalement parlé, j’ai reçu de l’aide de Trêve pour Elles, un Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS). Même si le processus judiciaire est terminé et que je ne suis plus en dépression, il arrive souvent que mon humeur change sur un 10 cents. Mon anxiété est souvent pire lorsque je suis sur le bord d’être menstruée, que mes heures de sommeil sont perturbées et que je n’ai pas de temps pour mes loisirs personnels.
Je suis une maman anxieuse et mes efforts pour concilier travail et famille me demandent beaucoup d’énergie. Il n’est pas rare que je me sente drainée physiquement et mentalement. Dans son livre Par amour du stress, Sonia Lupien explique que ce n’est pas la pression du temps qui est à l’origine de notre stress, mais seulement l’impression de perte de contrôle sur notre temps.
Je n’ai jamais assez de 24 heures dans une journée; lorsque des imprévus surviennent et que ça chamboule mon plan de match, c’est souvent à ces moments que je me tape une crise d’anxiété. Je me fâche intensément et je me mets dans tous mes états. L’élément déclencheur de mes frustrations est souvent une niaiserie et quand je m’emporte, j’ai l’impression d’être spectatrice de mes propres pétages de coche. Une fois calmée, quand je rejoue ladite scène dans ma tête, j’ai honte chaque fois.
La journée du vendredi est toujours un mélange de soulagement et de stress, car je pense déjà à la longue liste de choses que j’ai à faire durant la fin de semaine. Mon cerveau fonctionne à cent milles à l’heure et n’arrête jamais. Dès que j’en ai l’occasion, j’essaie toujours d’en faire plus pour prendre de l’avance dans les tâches à compléter; faire la liste d’épicerie, faire une brassée de lavage, vider le lave-vaisselle, et j’en passe.
Ce qui est difficile, c’est que je suis consciente de mon irritabilité et de mes sautes d’humeur, mais que je n’arrive pas à les contrôler. C’est inévitable, mon anxiété me glisse entre les doigts, même si j’essaie très fort de l’agripper.
En me voyant aller, certain.e.s diront que je suis seulement productive; mais est-ce qu’être productive est supposé miner notre bien-être personnel à ce point? Je ne crois pas.
Dans la vie de tous les jours, je suis celle qui, à priori, paraît zen, celle que l’entourage perçoit comme étant la fille chill. Je suis fonctionnelle et parfaitement capable de vaquer à mes activités habituelles. Je ne verse aucune larme devant les autres encore moins devant mon chum. En public, même quand je ne vais pas bien, je suis la reine du contrôle et je régule mes émotions pour ne pas attirer les regards curieux et éviter les questions et/ou commentaires des autres. À la maison, c’est une tout autre histoire.
Cela fait un bout que je réalise que mon anxiété est hors de contrôle et que j’ai besoin d’outils pour m’aider à mieux la gérer. La semaine dernière, j’ai décidé que je n’en pouvais plus et j’ai pris la décision d’aller chercher de l’aide, car j’ai finalement accepté que je ne peux pas m’en sortir seule. Croyez-moi j’ai essayé.
Je fais toujours passer ma famille en premier au détriment de ma santé mentale et je m’oublie. Je trouve extrêmement difficile de briser la glace et de m’ouvrir aux autres à propos de mes problèmes, mais à long terme, je sais que c’est la bonne décision à prendre, car personne ne devrait souffrir en silence.
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir dépassé.e par votre anxiété?
Aujourd’hui, c’est la Journée #BellCause.
Écoutez la vidéo officielle via Instagram et pour chaque visionnement,
Bell remettra 5¢ pour des initiatives canadiennes en santé mentale.
Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter Écoute Entraide 7 jours par semaine, de 8h à minuit:
Région de Montréal : 514 278-2130
Extérieur de Montréal, sans frais : 1 855 EN LIGNE (365-4463)
Vous pouvez aussi contacter Suicide Action Montréal 24h sur 24, 7 jours sur 7 au 1·866·277·3553 (1·866·APPELLE)