Avec l’arrivée de cette nouvelle année, je me suis questionnée: « qu’est-ce qu’on veut dire par résolution? »
Résolutions 2020.
Ré-solution: Admettre un obstacle, un ennui entêté, un insuccès qui nous colle à la peau, aux fesses ou au cerveau.
Résolution: Faire l’inventaire de nos déboires, les contempler, en choisir un ou plusieurs à amputer de notre vie. Se contempler dans la glace et juger notre face, notre place. Prendre un moment pour examiner nos plis, espérant les lisser en 365 quarts de nuit.
Résolution: Faire la mathématique de nos insatisfactions. Qu’il s’agisse d’infortunes ou d’excès. On examine quelques piètres équations. Encore faut-il cesser de les nier.
Résolution.
Solutionner à nouveau?
Résoudre résolument ?
S’engager dans la correction d’une problématique persistante et récurrente. Prendre sur soi la gestion d’un irritant récalcitrant. Flairer l’échec potentiel et déjà existant. Parce qu’à la solution, on y ajoute un malheureux « RE ». C’est partir son année avec une présomption d’incapacité, se fouetter pour celle passée sans mandat complété?
Pourquoi ajouter ça à sa to-do list? Pourquoi boucler l’année sur une note de mélancolie? Pourquoi se promettre et risquer de se compromettre? Pourquoi s’imposer des restrictions et des séances de flagellation? Pourquoi prendre un engagement qui ne nous sied pas? Je ne le sais pas.
N’en a-t-on pas déjà assez sur nos épaules de maman? 2020, nouvelle année, renouveau?
Résolutions. Mot à rayer du vocabulaire de mère, quant à moi.
Et si on appelait ça : projections? Se projeter, c’est se voir, idéalement positivement, dans un futur rapproché, là où ça sent meilleur.
Et si on rebaptisait ça : souhaits? Ça manque de tonus, vous me direz. On souhaite le bonjour, on exprime des vœux. Ça sent le pantalon mou, trop confortablement enfilé, sans manches à remonter. Ça goûte l’inaccessible et les nuages bien pelletés. Mais ça a l’avantage d’être doux pour l’estime.
Et si on disait plutôt : reconnaissance 2020. 2020, vingt-vingt, vin-vin; tchin-tchin! On se porte des toasts à nos succès, nos acquis. Au lieu de se choquer contre ses tares, on se paie des tartares et on entrechoque nos verres à notre santé et celle de nos proches.
On célèbre l’essentiel, le ciel et tout ce qu’il y a de beau, même si ça ne rime pas toujours avec facilité. On solutionne petit à petit ce qui nous fait bougonner. On s’accorde indulgence, temps et récompenses. On félicite nos bons coups, on se redresse le cou. On se façonne une année imparfaite, affublée de fierté.
Gratitude 2020. J’en ferai ma nouvelle habitude.
Bonne année!