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Ce qu’il ne faut pas dire à un parent qui a perdu son bébé
Crédit: Unsplash

Il y a peu de temps paraissait sur ce blog le très joli et sensible texte À ma belle amie qui a perdu son bébé d’Isabelle Daviault. Tout comme l’amie d’Isabelle, je fais partie des mamans qui ont perdu un bébé. En mai dernier, à presque vingt-cinq semaines de grossesse, j’ai eu mon très petit garçon par césarienne d’urgence. Un de ses petits poumons n’ayant pas eu suffisamment le temps de se développer, mon petit homme n’a pas survécu aux tentatives de réanimation.

Après ça vient le deuil. Violent, épuisant, aliénant. Il te prend toute ton énergie. Et de l’énergie, tu n’en as pas suffisamment pour gérer les réactions des gens qui sont, la plupart du temps, tellement mal à l’aise face à ton deuil. Parce que la mort, ça fait peur. Et la mort d’un petit bébé, ça fait encore plus peur.

Je vous partage certaines réactions auxquelles j’ai été confrontée au cours des derniers mois. Certaines de mon entourage, d’autres de personnes un peu plus loin de moi. Ce n’est pas pour shamer quiconque, mais plutôt pour espérer sensibiliser et mieux outiller les personnes qui connaissent quelqu’un vivant un deuil périnatal.

Réaction #1: « C’était juste une fausse couche. »

Je n’ai pas besoin de vous expliquer en quoi ce commentaire est en tous points déplacé. À presque vingt-cinq semaines, après avoir pu sentir mon bébé bouger dans mon ventre, non, ce n’est pas « juste » une fausse couche. Et les professionnels du milieu du deuil périnatal s’entendent pour dire que ce n’est pas le moment de la grossesse où le bébé décède qui détermine l’ampleur du deuil des parents, mais bien l’attachement de ces derniers envers leur enfant.

 

Réaction #2: « Tu fais ch…, ton ventre est redevenu plat super vite. »

Hum… par où je commence?! Si mon ventre est redevenu plat (le plat est très relatif ici) super vite, c’est parce que je n’ai juste pas été capable de manger après mon accouchement. Je l’aurais bien pris, ton petit mou de bedaine, pour avoir mon bébé avec moi.

 

Réaction #3: « Tu ne le sais peut-être pas encore, mais il y a sûrement un sens à tout ça. »

Celle-là vient d’une personne que j’aime d’amour. Et je pense que ça vient du fait que les gens en général, pas juste cette personne, ont besoin de trouver une explication à quelque chose d’aussi terrible que la mort d’un bébé. Mais non, je m’excuse, pour le moment, je ne vois pas de sens à ce que mon petit Léandre ne soit pas né vivant. C’est arrivé, c’est tout.

 

Maintenant que je vous ai mentionné ce qu’il ne fallait pas dire à un parent qui vit un deuil périnatal, vous vous demandez probablement ce que vous pouvez dire. Commencez par écouter. Écoutez la personne en deuil;  elle sait mieux que quiconque ce dont elle a besoin. Donnez à cette personne l’occasion d’en parler. Pour ma part, c’est ce qui m’a fait le plus de bien. Et lorsque le moment de parler arrivera, soyez empathiques. 

Il n’y a pas de secret ni de mode d’emploi, mais ce que je vous suggère, c’est la base pour vous assurer d’être présent.e (de la bonne façon) et d’offrir un certain réconfort.

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