Parfois, cela se passe ainsi. Lorsque le brassage des gènes de mon enfant s’est mis en place, les miens semblent avoir gagné haut la main sur ceux de papa. Résultat: ma fille est une version quasi identique de moi-même.
Nous avons les mêmes yeux, le même visage, la même texture de cheveux dont la teinte est presque identique. En grandissant, elle semble vouloir suivre mes proportions au niveau de la taille et de la forme de son corps. Si je publie une photo de nous deux, les mots « clones » et « pareilles » font légion.
Cette constatation nous suit depuis toujours. Partout, lorsque je présente mon enfant (et depuis un moment, lorsqu’elle me présente aussi), c’est la première chose qu’on entend de notre interlocuteur. Lors de chacun de mes passages dans une école, tout le personnel qui côtoie mon enfant en fait la remarque. Même les inconnus y vont avec leur « Elle ressemble à sa maman, celle-là ».
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Si on me demande mon avis, je reconnais la ressemblance, mais je la sais aussi différente de moi. Je trouve qu’il émane d’elle beaucoup plus de charisme et de bienveillance. Je trouve aussi ses traits tellement plus délicats et mieux découpés que les miens. Je me considère jolie, mais ma fille promet d’être une beauté.
Et souvent, je trouve un peu injuste que, du premier coup d’œil, elle tienne si peu de son père. Je compte sur mes deux premiers doigts de la main les gens qui ont fait le parallèle entre ma fille et lui, et chaque fois, je les ai remerciés avec un peu trop d’effusion.
Ça me fait tellement plaisir de voir qu’on associe facilement cette enfant merveilleuse avec moi, en un seul coup d’œil. Alors, j’aurais bien aimé qu’il vive cette expérience aussi. Seulement, voilà, personne ne lui a jamais dit spontanément que son unique enfant lui ressemble.
Toutefois, quiconque connait bien ma fille, quiconque vit un tant soit peu régulièrement avec elle, peut dire qu’elle ressemble aussi beaucoup à son père. Cette ressemblance est plus subtile, elle se découvre au quotidien. Autant l’enveloppe extérieure est copiée sur le modèle maternel, autant ce qui se passe entre ses deux oreilles lui vient du côté paternel. Les années qui passent ne font que renforcer cette impression. Vivre avec ma fille, c’est comme vivre avec une version féminine et plus jeune de mon copain.
Ils ont les mêmes manies. Ils ont les mêmes réflexions et des réactions assez semblables lors d’une situation identique. Leurs cerveaux ont cette capacité d’analyse que le mien n’atteindra jamais. Ils sont collectionneurs, logiques, sensibles, anxieux et aiment (un peu trop) l’ordre et la planification. La spontanéité et les surprises n’ont pas le même effet sur leur personnalité que sur la mienne… ils détestent ça. Quand ils s’y mettent tous les deux, leur humour un peu sarcastique et leur sens de la répartie créent des échanges très divertissants.
Avec l’adolescence qui s’affirme, j’ai souvent l’impression qu’il la comprend tellement mieux que moi. Comme si ses craintes et ses angoisses de ne lui étaient pas étrangères. Dans ces moments, il y a une vraie symbiose, une affinité que je n’ai jamais pu atteindre avec mon enfant. Ça me console de voir que, au-delà des apparences, il peut lui aussi se dire : « Ma fille me ressemble beaucoup » et en être fier!
Votre enfant ressemble-t-il plus à un de ses parents?