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Je pars en voyage sans chum et sans enfants
Crédit: rawpixel / pixabay

Je ne le cache pas, la dernière année a été difficile. Très rough sur le cœur, sur le corps, sur l’esprit. J’ai passé en tout environ 3 mois dans les hôpitaux avec mon bébé. Couru à droite et à gauche pour les différents rendez-vous et suivis. Pédiatre, néonatalogiste, physiothérapeute, ergothérapeute, ophtalmologie, audiologiste. J’ai eu des semaines avec un rendez-vous différent à tous les jours. À Montréal, à Longueuil, à St-Hyacinthe. Une infirmière qui passait à la maison à tous les mois pour des vaccins. 

 

Je me suis tiré du lait, oh que je me suis tiré du lait. Mettre son cadran pour se tirer du lait au milieu de la nuit alors que bébé est à l’hôpital, c’est une forme de torture maternelle sans nom. C’est pour son bien, c’est pour une future relation d’allaitement, mais maudit que c’est cruel. Pas de cheveux de bébé à sniffer à 3h du matin. Juste le son, le criss de son du tire-lait. 

 

J’ai passé le temps des Fêtes à la maison. Envoyé mon chum et mon grand fêter dans la famille, fait le décompte du 31 décembre toute seule dans mon salon. Je ne voulais pas exposer mon mini-bébé aux microbes, mais je ne voulais pas non plus gâcher la magie de Noël pour celui de 3 ans. 

 

J’ai regardé toute ma belle-famille partir ensemble au Mexique. Attendu impatiemment chaque photo de mon garçon jouant sur la plage avec sa cousine. Passé des longues soirées, seule, dans ma maison trop tranquille une fois que bébé était couché. 

 

J’ai bercé mon bébé des kilomètres de temps dans ma chaise berçante. Collé sur moi dans l’écharpe, parce que rien ne faisait quand je voulais le déposer. Aucune chaise vibrante, balançoire, transat ou coussin n’y faisait. Name it, je l’avais dans mon salon. Tout se faisait avec bébé sur ma poitrine. 

 

Je ne dis pas ça pour faire pitié. Au contraire, je me sens tellement chanceuse d’avoir mon bébé à la maison avec moi. En santé. J’en ai vu des situations dramatiques lors de nos séjours à l’hôpital. J’en ai connu des mamans qui n’ont pas eu la chance de revenir à la maison avec leur poupon, ou qui devront vivre avec des séquelles pour le reste de leur vie. Des tonnes de mamans qui feraient tout au monde pour vivre une année « difficile » comme la mienne. 

 

Mais même si je sais que je suis chanceuse et privilégiée, je suis brulée. Brûlée raide. Alors j’ai décidé de me gâter. Je pars en voyage. Un petit voyage pas trop loin, la semaine pendant que les garçons sont à la garderie. Mais je m’en vais décrocher. Pas de chum, pas d’enfants. Juste moi et ma meilleure amie, du soleil et pas de responsabilité. 

 

Mais maudit que j’ai de la misère à mettre la culpabilité de côté. De là le pourquoi je justifie et justifie encore les raisons pour lesquelles j’ai besoin d’une pause. De pourquoi j’aurais le droit de penser juste à moi pendant quelques jours. De me retrouver à l’extérieur de mon rôle de mère. Pas maman, juste Marilou. 

 

Avez-vous été capable de vous retrouver suite à la maternité?

 

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