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Le 5 septembre : la journée québécoise pour les bébés prématurés
Crédit: Marilou Joron

Deux belles grandes billes vertes. C’est le souvenir le plus concret que j’ai de l’accouchement de mon deuxième garçon. Je vais probablement me souvenir des yeux de cet anesthésiste toute ma vie. Je ne savais pas à ce moment-là que la douceur et la compassion de cet homme, m’accompagnant dans le moment le plus difficile de toute ma vie, n’était que le début d’une longue file de professionnels du milieu de la santé qui me marqueront à tout jamais. 

 

On dit souvent que ça prend un village pour s’occuper d’un enfant. Il n’en faut pas moins qu’une mini-métropole pour s’occuper d’un bébé prématuré. 

 

J’ai eu la chance d’avoir un premier bébé en santé. Accouchement très normal, développement by the book, quelques rhumes sans plus. Je vivais jusque là dans une merveilleuse bulle d’ignorance. Certes, je savais à quel point on était chanceux et j’avais beaucoup d’empathie pour les familles dont les enfants n’avaient pas le même privilège, mais je ne “savais-savais” pas. 

 

La première fois que je suis rentrée dans la chambre de mon bébé à l’hôpital Sainte-Justine, j’ai eu le souffle coupé de toutes les machines, sons, moniteurs, fils, chiffres et solutés. Je me suis sentie catapultée dans un autre univers. C’est Caroline, une infirmière aussi douce et enjouée que Passe-Carreau, qui a pris le temps de tout nous expliquer. Chaque détail. Chaque chiffre. 

Je sais que Caroline voit des centaines de parents passer par l’unité de néonatalogie chaque année, mais pour nous, il n’y aura toujours qu’une seule Caroline. 

 

Les infirmiers, infirmières auxiliaires qui travaillent au 5e étage du bloc 1 sont des personnes faites dans un moule différent du reste d’entre nous. J’en suis convaincue. Jamais, elles ne se tannent de répondre aux questions des parents. Jamais, elles ne démontrent le moindre signe de fatigue ou d’épuisement alors qu’elles en sont à leur 4e journée de temps supplémentaire. Jamais elles ne font sentir la lourdeur de voir jour après jour les drames qui se vivent derrière les portes vitrées. 

 

Elles sont douceur, force et calme. Un radeau de sauvetage dans un océan en tempête. Et au fil des jours, des semaines et des mois passés à leurs côtés dans ces petits cubes de verres, on leur découvre un humanisme sans borne. Ce sont des professionnelles surcompétentes. Protectrices de ces petits mini-humains. Qui nous regardent droit dans les yeux et nous ordonnent d’aller nous reposer à la maison. Et qui sont là pour nous rassurer quand on appelle à 1h du matin pour prendre des nouvelles. 

 

Aujourd’hui le 5 septembre, c’est la journée québécoise pour les bébés prématurés. Chaque année au Québec, environ 6000 bébés qui naissent prématurément. Et si cette journée a été créé pour souligner le courage des bébés et des familles qui traversent cette période difficile, je veux surtout dire que ce courage n’est possible que grâce à cette grande famille hospitalière qu’on rencontre.

 

Alors à tous les infirmier.es, infirmier.es auxiliaires, médecins, résidents, préposé.es, inhalothérapeutes, physiothérapeutes, pharmacien.nes, ergothérapeutes, nutritionnistes, préposé.es aux labo de lait, (et tous ceux que j’oublie) – MERCI. Merci mille fois. Ce que vous faites, vous le faites de façon admirable. Et même si pour vous, c’est routine et c’est quotidien, pour nous, ça restera pour toujours, tout. Absolument tout. 

Il est encore temps de contribuer à la campagne de Préma-Québec. La marche pour les prématurés aura lieu ce samedi 7 septembre dans plusieurs villes du Québec. Pour plus d’informations, cliquez ici

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