Je ne le nie pas, j’ai une tête de cochon. Et bien, mes enfants en ont hérité et en ont fait preuve le plus tôt qu’ils le pouvaient, c’est-à-dire bien au chaud dans mon ventre.
Durant ma première grossesse, les médecins trouvaient que mon ventre n’était pas assez gros, j’ai donc eu plusieurs échographies pour vérifier que tout allait bien pour bébé-on-ne-veut-pas-savoir-le-sexe.
Chaque fois, on avait le bonheur de constater que tout allait bien! Sauf une chose. Bébé refusait obstinément de se tourner. Naïve future maman que j’étais, je ne savais même pas que ça se pouvait, un bébé qui refuse de se tourner!
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En discutant avec une médecin, je me suis fait dire de ne pas m’inquiéter, que seulement 25% des accouchements en siège finissent en césarienne parce qu’ils ne respectent pas les quelques conditions pour accoucher naturellement d’un bébé en siège (temps limité de poussée, pas de complication, un travail qui avance bien, etc.).
On m’a tout de même dit que, si je le souhaitais, j’avais la possibilité de choisir la césarienne. Sans même prendre le temps d’y réfléchir, je lui ai dit que j’essayerais d’avoir le bébé naturellement, no big deal. J’avoue que je ne réalisais pas vraiment ce que ça changeait que le bébé soit dans cette position!
La médecin m’a ensuite expliqué (pour me préparer mentalement, ce que j’ai beaucoup apprécié) que lors de mon accouchement, vu les circonstances, il y aurait plusieurs membres du personnel dans la salle: deux médecins, un inhalothérapeute, des infirmières, etc.
Mais c’est bien connu que les histoires d’accouchement sont souvent remplies d’imprévus…
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4h, la veille de ma date prévue
Je me fais réveiller par des contractions. Elles durent au moins 45 secondes et sont aux 5 minutes. Je me lève donc, excitée que ce soit finalement le grand jour, et je m’installe sur mon ballon d’exercice.
Les contractions durent environ une minute, aux 4 à 5 minutes. Mon chum finit par me convaincre d’aller à l’hôpital. À notre arrivée, le médecin évalue mon col: dilatée à 1 ½, effacée à 75%. Il croit que je suis en latence, mais comme c’est un siège, il me demande de rester un peu.
On fait une échographie pour regarder la position de bébé, qui n’a pas changé.
Après toute la journée passée à l’hôpital, avec des contractions régulières, à faire évaluer mon col de temps en temps, je ne suis que dilatée à 3 et effacée à 80%.
Mon médecin me dit alors qu’il tombe de garde à 16h. Il me dit que si je veux la césarienne, étant donné que ça ne progresse pas rapidement, on peut la faire maintenant. Avant qu’il ne tombe de garde, t’sais. Je ne comprends pas trop cette proposition, je refuse. Tout va bien jusqu’à maintenant, je préfère laisser le temps faire son travail.
Il part donc de garde à 16h et me dit qu’il reviendra évaluer mon col à 22h. Il veut l’évaluer lui-même parce qu’il le qualifie de col « excentrique », ce qui me fait beaucoup rire.
Depuis 20h, mes contractions ont commencé à être très douloureuses. Moi qui aie bien géré la douleur jusqu’à ce moment, j’y arrive de moins en moins bien. J’espère pouvoir recevoir l’épidurale bientôt!
L’infirmière évalue finalement mon col (ça fait quand même 5 heures que je n’ai pas été évaluée!). Elle fait une drôle de face. Une face de surprise. Elle m’annonce que je suis dilatée à 9, effacée à 100%.
Direction la salle d’accouchement!
Pour moi, direction la panique (je veux l’épidurale!).
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Dans la salle d’accouchement, je suis seule avec mon chum et la stagiaire de l’infirmière. On m’avait promis des tonnes de professionnels: où sont-ils?!
On me propose de prendre du gaz hilarant en attendant de commencer à pousser. J’accepte. Je ne ris pas pas pantoute et j’ai toujours aussi mal, mais j’ai l’impression que ça calme mon anxiété.
Le médecin arrive enfin, puis un autre, que je ne connais pas, mais qui m’inspire confiance par son grand calme. Quelques professionnels entrent et se présentent à moi à tour de rôle sans que je ne les écoute vraiment. Je suis pas mal occupée à… Gérer ma douleur!
Je commence enfin à pousser et ça me soulage beaucoup. Bébé descend bien et sort plutôt facilement. Dès que les fesses sortent, mon chum constate que c’est une fille! À ce moment-là, mon cerveau reçoit tant d’informations que je n’assimile pas vraiment celle-ci et je redemanderai le sexe plus tard, plus calme.
Lorsqu’il ne reste que la tête à sortir, ça coince. On me fait donc une épisiotomie et le second médecin enfonce son poing dans mon ventre (aouch) pour l’aider à sortir.
Ma fille a dû aller tout de suite à la pouponnière pour qu’on s’assure qu’elle allait bien et c’était le cas. Malgré un accouchement difficile, elle se portait à merveille et moi aussi!
C’est donc possible d’accoucher d’un bébé en siège naturellement et même sans épidurale (quoique j’en aurais pris une)!