Je n’ai jamais été du genre à vendre mes choses. Vêtements, vaisselle, déco, livre: je n’en veux plus, je donne. C’est très rare que je me pose 1000 questions. Je fais aussi cela avec les vêtements de ma fille. Je prends une grosse boîte (souvent de couches) et je mets tout dedans. Souliers, bottes, alouette. Je donne aux organismes, amis, famille. Si moi je ne m’en sers plus, ça ne veut pas dire que ça ne sera pas utile à quelqu’un d’autre. Mes parents étaient comme cela et me l’ont transmis.
Dimanche dernier, je relaxe dans mon salon, café à la main. Ma 3 ans joue et décide de virer ses bacs de jouet par terre. Je constate que des jouets, elle en a. Je ne vois plus vraiment mon plancher. Et là j’ai une idée: « Ma grande, est-ce qu’on fait le ménage de tes jouets? On pourrait les donner à la garderie? ». La réponse fut tout aussi instantanée: « Ouiiiii, je vais aider maman ». Nous étions donc les deux assises parmi les montagnes à trier. C’est sûr que j’ai dû négocier avec la classique: « Oui, mais tu ne joues plus avec », mais elle m’a aidée. Elle a réussi à se départir de certains trucs.
Lundi matin, elle a elle-même pensé au sac. Elle le tenait et avait hâte d’arriver à la garderie. Dès qu’elle a mis le pied à la garderie, elle a regardé l’éducatrice et a dit: « Regarde, j’ai des jouets pour que les amis jouent ». Elle était fière d’elle. Et moi, fière d’elle. De la voir tout sourire me faisait chaud au coeur.
Est-ce qu’elle comprend tout? Non probablement pas. Mais la notion du partage rentre tranquillement. Elle commence à comprendre que le partage, ce n’est pas seulement avec ses soeurs ou ses amis, c’est avec les autres. Je comprends aussi l’importance de mon rôle dans tout ça. J’aurais pu tout faire seule. Ça aurait probablement été plus rapide et je n’aurais pas eu à sortir mon talent de fine négociatrice. La faire participer fait en sorte qu’elle comprend mieux, et en plus, nous passons un moment ensemble à faire une petite activité où les deux nous nous sentons utiles!