En 2012, j’ai fait la plus grosse dépression de toute ma vie, pis je me suis un peu coupé de plein de monde que je fréquentais parce que j’avais mal et parce que je connaissais pas trop la place que je voulais prendre dans la vie. Forte de deux enfants, 7 ans de médicaments et beaucoup de sessions de thérapie, je me considère maintenant comme une meilleure personne.
Entre temps, j’ai dû me départir de relations et couper les liens avec plusieurs personnes. Pas que c’était tous des mauvaises personnes, mais j’avais besoin de me recentrer et faire ce que j’avais de mieux à faire : prendre soin de moi. J’avais aussi beaucoup de choses à régler et disons que, comme je savais pas où je nageais, c’était un peu rough de voir les autres qui se noyaient aussi dans leur peine alentour.
Si pour certaines, ça été plus facile de leur demander pardon entre le moment où un humain me sortait du vagin et celui où je vous écris ces lignes, d’autres étaient dans une partie de mon cerveau qui avait juste swipe sans trop que je m’en aperçoive. Ça l’air con à dire, mais comme je pense encore souvent que je vaux moins que les autres, j’ai aussi dans la tête que je ne vaux pas les amitiés des gens qui m’entourent. Donc, c’est facile d’oublier les personnes autour de moi dans les moments les plus pires, parce que j’oublie aussi ma valeur.
Mais bon, en tant qu’humain qui essaie d’être nice, j’essaie aussi de rattraper les mauvais moments en m’organisant pour reprendre la balle au rebond. J’ai croisé plusieurs personnes de mon époque pré-dépression grave ces derniers temps et souvent dans un contexte ou j’avais mes enfants avec moi. Comme j’ai un peu le FOMO de perdre ma chance de me reprendre, j’ai décidé que j’allais commencer à m’excuser devant mes enfants.
Ce que je me suis rendu compte, c’est que j’ai pas à revenir sur les détails de pourquoi je m’excuse, j’ai juste à le dire pis les gens qui reçoivent mes dires peuvent ensuite panser de leur côté leur blessure. Ça retire le pansement pour permettre à la brèche de sécher. Pis pour continuer ma figure de style, mon préf Réjean Ducharme a écrit (pas texto) dans un de ses derniers livres que « quand on a une cicatrice, la peau est plus forte et plus dure. »
Mais pour ça, il faut d’abord s’excuser pour guérir.