Il y a des lectures qui nous permettent de se sentir plus fortes, connectées aux autres femmes, nous donnant l’impression d’appartenir à une grande communauté en marche depuis la nuit des temps, qui avance et progresse malgré les épreuves et les humiliations. Des lectures qui éveillent un sentiment d’appartenance, où l’on se reconnaît, où les mots ont une telle résonance en nous qu’ils semblent être sortis de notre propre bouche. Des lectures comme des miroirs, qui reflètent nos pensées intimes, nos états d’âme. Des lectures qui nous font sentir moins seules.
Le collectif Dans le ventre, histoires d’accouchement en est un magnifique exemple. Ces douze récits, écrits par onze autrices et un auteur à la plume sensible et poignante, font vibrer la corde de la maternité d’une façon si juste qu’on s’y retrouve inévitablement, même si l’histoire diffère de la nôtre. Mettre un enfant au monde, peu importe le contexte, éveille ce sentiment de prendre part à quelque chose de plus grand que nous. J’ai donc lu ces touchants témoignages racontant césariennes, complications, prématurité, deuil périnatal, interruption de grossesse, démarche de fertilité et autres difficultés avec toute l’empathie qu’une mère ressent pour une autre. Et j’ai lu avec avidité ces récits émouvants, dont j’avais hâte de connaître la fin tant ils sont bien écrits et rendent avec brio la puissance de cet acte incongru et lumineux qu’est enfanter. C’est beau parce que c’est honnête, rien d’idyllique, que du vrai. Un livre qui vous reliera à toutes les femmes qui ont accouchées.
Et si ce n’est pas encore le cas, j’ai envie de vous dire de vous le réserver pour plus tard et de vous tourner vers la poésie de Rupi Kaur, qui avec son dernier recueil Le soleil et ses fleurs, fait briller la force des femmes. Cette jeune poétesse, dont la première œuvre Lait et miel a connu un succès planétaire, poursuit dans la même veine en nous offrant des poèmes qui nous parlent de chagrin amoureux, de perte, de manque, d’affranchissement, de libération, de reconstruction, d’amour propre, de solidarité, de résilience, de féminisme, d’immigration, de filiation, de connexion, d’élévation, d’espoir et de lumière.
Encore ici, on s’identifie, on se voit, on s’entend. Ses courts textes sont beaux, forts, percutants. Ils sont souvent accompagnés d’illustrations de son cru, toutes aussi évocatrices. Il n’y a rien d’hermétique chez elle, c’est accessible, ça a du souffle, ça parle au cœur et à l’âme. Toutes les femmes se reconnaîtront à travers ses chapitres aux titres signifiants : se faner, tomber, s’enraciner, s’épanouir, fleurir. Une parfaite lecture de printemps.
Avez-vous des suggestions de lecture qui éveille ce sentiment d’appartenance à la communauté des femmes?