Ma plus jeune aura 3 ans dans 2 mois. Notre bébé est maintenant propre, s’exprime (oh qu’elle s’exprime), se développe à une vitesse grand v pendant que sa grande soeur fera son entrée à la maternelle en août prochain, seule avec son sac à dos dans le bus jaune qui l’amènera vers son avenir. C’est cliché, mais j’ai l’impression que les dernières années ont passé sans que je ne puisse reprendre mon souffle. Je suis tellement privilégiée et à la fois tellement essoufflée.
Après la naissance de ma première, suite à une grossesse pénible, mon mari et moi ne voulions nous embarquer de nouveau dans cette aventure en procréant un deuxième petit humain. Cependant, la vie nous a permis d’oublier et de cheminer pour ensuite accueillir notre belle Romy 2 ans et 6 mois plus tard. Dès sa naissance, il était clair, pour nous deux, que papa irait éventuellement se faire couper le canal famille. Notre famille était complète!
Le projet « chop chop » était sur la glace en raison de procrastination, de rénovations, des emmerdes de la vie quoi! Alors ce qui devait arriver arriva : je suis tombée enceinte en septembre 2018. Nous étions dans un mariage avec une nuit à l’hôtel et avons joué avec le feu. Nous avons eu la pénible discussion concernant l’avenir de cet embryon nouvellement installé, mais pas forcément désiré. C’était horrible! La vie a fait en sorte que quelques jours plus tard, qu’il a naturellement quitté son petit nid.
Ceci a éveillé quelque chose en moi que je n’aurais jamais pensé : vivre une troisième grossesse. Je me sens complètement ridicule. J’ai tellement paniqué à la vue du petit + sur mon test en septembre, j’ai même pensé avorter et me voilà penser à peut-être enfanter de nouveau. Ce n’est pas comme si j’avais eu des belles grossesses lors desquelles je me sentais en forme et épanouie ou comme si j’avais eu des bébés faciles qui ont rapidement fait leurs nuits. Que se passe-t-il avec moi?
C’est comme si la fausse couche récente, le rendez-vous pour la vasectomie et mes 33 ans qui arrivent rapidement me donnent un deadline qui me fait angoisser. J’étais si sûre que de sectionner le canal allait être une décision facile et éclairée. Calvaire, je ne fais qu’y penser. Pour celles qui sont passées par là, j’aimerais tant vous entendre, car franchement, mes réflexions tournent en rond et ça ne m’aide pas, mais pas du tout.