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Ces enfants qui parlent beaucoup
Crédit: Janco Ferlic/Unsplash

Vous connaissez Anne Shirley de Anne… la maison aux pignons verts? Cette fillette débordante d’imagination, vive d’esprit et qu’on décrit tout au long du roman comme « n’ayant pas la langue dans sa poche ». J’ai mis sur terre une personne très semblable. Ma fille a de l’imagination pour deux, de l’optimisme pour quatre et surtout, elle peut parler pour huit!


Crédit: Giphy

 
Son besoin de communiquer est omniprésent depuis qu’elle est capable de produire des sons. Sa pédiatre, lors de son suivi d’un an, était fascinée par la quantité de mots qu’elle prononçait clairement et de manière appropriée. Avant son deuxième anniversaire, elle alignait déjà des phrases à la structure surprenante et à son troisième, elle nous racontait de longues histoires tirées de son imagination avec quantité de détails et de mots compliqués.
 
Ma fille parle beaucoup. Sans arrêt. Elle a toujours une opinion ou un commentaire à ajouter. Elle a toujours une anecdote pour bonifier une histoire. Elle a toujours une question à poser. Elle parle en mangeant, en se lavant, en jouant. Elle parle, peu importe si elle a un public à l’écoute ou non. Je vous jure qu’elle parle même dans son sommeil.
 
J’aimerais dire que je suis toujours autant fascinée par ce bavardage que je l’étais au tout début. Au fond, je le suis, car j’aime ma fille de manière inconditionnelle avec toutes les facettes de sa personnalité. J’aime chacune de ses histoires, chacune de ses constatations et de ses questions. J’aime même le charabia qu’elle prononce dans ses rêves lorsque ça me réveille.
 
Mais il y a tous ces matins au pas de course où je dois couper court à ses élans oratoires. Ces soirées où la fatigue accumulée ne me permet pas d’apprécier la longue énumération (minimum 20 minutes) des événements chronologiques de sa journée. Sans parler des histoires en « poupées russes » qui s’imbriquent l’une dans l’autre et dont il est parfois difficile de suivre le fil.
 
Une autre problématique, c’est que certaines personnes lui collent une étiquette de menteuse. Il n’en est toutefois rien. Ma fille ne ment pas, elle bonifie chaque récit par une interprétation un peu personnelle des événements. Mais quand c’est important, elle ne joue jamais sur les mots et dit (presque) toujours la vérité. Après tout, chaque romancier, chaque conteur est un peu menteur, et le mensonge qui en résulte est un rêve qui fait voyager.
 
Parfois, je l’écoute d’une oreille distraite. Parfois, je lui demande de nous laisser la parole. Parfois, je lui dis de couper court comme si son récit m’intéresse peu ou par manque de temps. Je sais qu’alors je lui fais de la peine. Elle a TELLEMENT besoin de communiquer, de partager ses impressions et ses émotions. Souvent, je lui demande d’être concise, moins volubile, ne pas trop exagérer sur les détails. Je justifie ça en prétextant qu’il faut qu’elle apprenne à être une grande. « Être grande » implique de faire attention à ses paroles et de ne pas embêter les autres avec ses histoires longues. Parce que je m’aperçois qu’une telle ardeur vient parfois déranger ou surprendre.
 
Mais au final, j’ai l’impression que je brime sa personnalité originale et extraordinaire. Oui, ça demande de la patience de l’écouter jour après jour alors que j’ai la tête pleine. Ça demande un peu d’ouverture de voir qu’elle ne ment pas intentionnellement quand elle enjolive un peu. C’est seulement que dans sa tête, tout est fantastique et que l’émotion l’emporte souvent sur la raison.
 
Mais, elle est ma fille et je l’aime. Elle a bien le temps de s’assagir, de mûrir et toute cette volubilité va finir par me manquer un beau jour. Alors, je me conditionne lorsqu’elle me dit « Est-ce que tu veux que je te raconte… », je lui offre mon écoute.
 
Je voyage alors à travers sa vision de la vie si unique et étonnante.  


Crédit : Giphy

 
Avez-vous des petit.e.s bavard.e.s?

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