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Des contes qui sortent des sentiers battus, ça fait du bien!
Crédit: Liana Mikah/Unsplash

J’ignore si c’est Disney qui a trop édulcoré les contes traditionnels, mais je dois dire que j’ai eu tout un choc la première fois que j’ai lu la « vraie » version de la Petite Sirène, alors que j’étais enfant. À l’origine, les contes écrits par des auteurs tels que les frères Grimm ou Perrault étaient durs, souvent pour apprendre des leçons aux petit.e.s. Si certain.e.s trouvent que c’est un peu trop dark de raconter de telles histoires à des enfants, j’y vois une belle opportunité d’accompagnement et de discussion.

Dans « Petit-Beurre et Grand-Gredin », un conte 100% québécois publié aux Éditions de la Bagnole, on retrouve la dynamique classique du petit personnage inoffensif et de la grosse bête méchante. L’ourson Petit-Beurre vit avec des gentils monstres, qui seront vite corrompus par l’immonde Grand-Gredin. De peur de se faire dévorer, ils répondront aux caprices de ce dernier, faisant ressortir les côtés les plus sombres de leur personne. La beauté de cette histoire de Lili Chartrand est son dénouement, qui montre que l’amitié vient toujours à la rescousse! Sans oublier que les adorables monstres de Caroline Hamel et son style unique agrémentent parfaitement le récit.
 

Aussi, j’étais vraiment heureuse de découvrir un conte issu de la culture autochtone, lorsque j’ai lu « Les érables rouges », adapté par Martine Latulippe. Cette légende wendat nous explique comment les feuilles des érables deviennent rouges à l’automne. Simplement le froid? Non, plutôt une querelle entre animaux, suite à une course dans la forêt. Poétique et faisant réfléchir sur la paix, cette fable marque l’esprit et vous reviendra assurément en tête à lors de la saison froide. Les tableaux aux couleurs chaudes de l’illustrateur Fabrice Boulanger sont à mi-chemin entre le naïf et le réalisme, parfait pour une histoire dont on voudra transposer les impressions dans la « vraie vie ».
 

Crédit : Auzou

Ce côté dur des contes, mentionné plus haut, est incontestablement présent dans l’album « La princesse au bois se cachait » de Thierry Dedieu. L’auteur-illustrateur, dont j’ai déjà vanté la parfaite maîtrise du contraste dans de précédents billets, nous livre ici une histoire bouleversante, digne des grands classiques. Au travers des illustrations se limitant au blanc, au noir, au doré et au rouge, on se plonge dans le récit tragique des jumeaux Hilde et Alaric, qui seront séparés lors de leur enfance. Hilde est adoptée par une sorcière et doit se cacher dans les bois, prenant une forme animale pour se fondre avec le paysage. Les chemins des jumeaux se croiseront à nouveau, mais dans la tradition du genre, il ne faut pas s’attendre à un happy ending!
 

Crédit : Seuil Jeunesse

Pour terminer, il est dans l’air du temps de proposer un conte à saveur écologique. Magique et philosophique, « Norig et l’or de l’île » de Ghislaine Roman raconte l’histoire d’une fillette qui doit surveiller ses oies, mais qui s’endort en cours de route. Elle rencontre une vieille femme, qui prédit un avenir funeste à son île adorée. Ce mauvais présage semble peu à peu se réaliser : obsédés suite à la découverte de gisements d’or, les habitants saccageront l’île pour s’enrichir. Cette fable porte à réfléchir sur les conséquences de la cupidité et l’avidité de l’homme et ce, au travers de pages magnifiquement illustrées au moyen de motifs et des doux dessins de Sophie Lebot.
 

Crédit photo : Saltimbanque Éditions

Quels sont vos contes préférés?

Pour les trouver en librairie ou en bibliothèque…

Petit-Beurre et Grand-Gredin
Texte : Lili Chartrand
Illustrations : Caroline Hamel
Les Éditions de la Bagnole, octobre 2018.

Les érables rouges
Texte : Martine Latulippe
Illustrations : Fabrice Boulanger
Auzou, collection « Les grands classiques », septembre 2018.

La Princesse au bois se cachait
par Thierry Dedieu
Seuil Jeunesse, novembre 2018.

Norig et l’or de l’île
Texte : Ghislaine Roman
Illustrations : Sophie Lebot
Saltimbanque Éditions, novembre 2018.

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