Pour lire la partie 1 c’est ici et la partie 2, ici!
Jour 5
L’homme est tombé au combat. Depuis le début de mon contrat, mon chum est malade. Excellent timing. I know. Quand je l’appelle en début de soirée pour prendre des nouvelles de la maisonnée, je constate qu’il est fiévreux et qu’il peine à s’occuper des enfants. Je vole à son secours. Je nourris les enfants et les borde pour la première fois depuis une semaine. C’est complètement débile à dire, mais alors que je frotte les restants du souper dans les assiettes, je me sens totalement heureuse. Exactement là où je suis censée être.
C’est métaphorique OK? Je ne suis pas en train de dire que ma raison d’être sur terre est de laver de la ciboire de vaisselle. Quoique… Qu’est-ce que je fous à sourire à mon reflet debout devant la fenêtre au-dessus de l’évier de la cuisine?
Est-ce moi qui me réduis à l’état de simple ménagère?
J’aimerais ça en parler à quelqu’un… Les enfants dorment. Le chum aussi, assommé par ses médicaments. La solitude et la charge mentale se blottissent dans mon cerveau à la vitesse grand V, comme s’ils retrouvaient leur place confortable autour d’un feu de foyer.
I’m fucked.
Jour 6
Fin du sprint et dur retour à la réalité. Il n’y pas de secret, tout ce qui monte redescend. Ainsi donc, après six jours d’adrénaline extraordinaire, de fatigue extrême et de synergie absolue avec les membres de mon équipe, il était à prévoir que mon retour à la maison serait… comment dire… divinement plate?
Mon chum est malade et se repose. Ma mère dépose les enfants qu’elle a gentiment recueilli à la fin des classes et de la garderie. Nous buvons un verre de vin blanc rapidement sur le coin du comptoir. Je fabrique (c’est bien le mot) un souper mangeable avec les maigres réserves que contiennent mon frigo. Je donne le bain, je vide le lave-vaisselle, je passe le balai et je fais sécher les pantalons de neiges et les mitaines sur le bord du calorifère.
La vie me ramène rapidement sur le droit chemin : celui de la routine, des tâches et de la raison. Et c’est quoi donc la raison? Ah oui : j’aime ma fille, mon fils et mon mari. Et pour eux, je suis prête à tout sacrifier. #Sarcasme
Je ne sais pas quand je vais me remettre de ses heures de travail, ni où je puiserai l’énergie de continuer, mais chose certaine, je continuerai à avancer. Et comme j’ai entendu dire Joséphine Bacon, que j’ai eu la chance de côtoyer durant cette aventure : « N’abandonnez jamais vos jambes. Ce sont elles qui vous permettent d’avancer. »
Pis je me couche.
Pis je set mon alarme à 5h du mat.
Pis j’m’endors.
Bonne nuit.