Avant même de donner naissance j’appréhendais d’être confrontée au langage de bébé. Je n’ai jamais été de celles qui chantonnent devant un poupon. Je m’étais donné un délai de 3 mois pour parler d’une petite voix aiguë qui le ferait rigoler. Après, terminé! On ramène un ton naturel et on maintient notre langage habituel.
Oui, d’accord, je l’avoue, j’ai dépassé ce délai. Ses réactions étaient toujours aussi vives quelques mois plus tard, alors je m’en donnais à cœur joie. De plus, différentes lectures, dont une de Naître et grandir, m’ont permis de réaliser qu’il était bénéfique de modifier notre timbre de voix pour attirer l’attention de notre bébé et ainsi le stimuler au langage. Par contre, je n’ai jamais été à l’aise avec un langage adapté. Je crois sincèrement qu’il est pertinent de lui apprendre d’abord les vrais mots, puis d’opter pour des variantes, une fois le mot de base bien intégré.
Ainsi, à la maison, il n’y a pas de lolo, c’est de l’eau. Il n’y a pas de menottes ni de zizi, ce sont des mains et un pénis. Les études abondent d’ailleurs en ce sens et sur l’importance de conserver notre syntaxe. Notre enfant sera en mesure de parler adéquatement si nous lui enseignons la meilleure manière de le faire. Comme bon nombre de nos actions, nous sommes un exemple pour eux. Le langage n’en fait d’ailleurs pas exception. Ainsi, lui parler normalement, dans une bonne syntaxe et en utilisant un vocabulaire varié le poussera à acquérir lui-même ces aptitudes langagières.
De mon côté, je trouve parfois difficile de lui parler constamment sans jamais obtenir de réponse ou de confirmation que mes paroles sont comprises. J’ai le sentiment qu’il ne comprend pas ou que tous ces mots sont en vain. Pourtant, dès sa première année de vie, l’enfant comprend bon nombre de mots, même s’il n’est pas en mesure de les dire. L’acquisition des 50 premiers mots est plus lente, mais l’apprentissage se fait plus rapidement à partir de ce cap. Il ne faut donc pas lésiner les efforts! D’autant plus qu’il ne peut pas me répondre verbalement, mais ses gestes démontrent qu’il a saisi plusieurs de mes mots. Effectivement, lorsqu’il se retourne au son de son nom ou lorsqu’il exécute une consigne qui lui a été demandée, ce sont, pour lui, des formes de communication auxquelles nous devons rester alertes et réceptifs.
Alors, parlez à votre enfant des soins que vous lui donnez lorsque vous le changez ou que vous lui donnez son bain. Expliquez-lui ce que vous mettez dans le panier lorsque vous faites l’épicerie. Décrivez-lui ce que vous voyez lorsque vous roulez en voiture ou lorsque vous marchez en sa compagnie. Faites-lui la lecture de toutes sortes de livres et modifiez l’histoire au gré de votre imagination. Prenez le temps de lui parler au quotidien pour qu’il soit capable, à son tour, de vous raconter toutes les belles choses qu’il voit ou de vous dire simplement combien il vous aime!