Je suis présentement en congé de maternité, je passe mes jours depuis plus d’un an avec mes filles et je suis 100% dans le mode « bébé ». J’ai la chason de LadyBug dans la tête en me levant le matin et mon sac à dos est tout le temps rempli de pansement de SpiderMan et de collations. Je suis complètement maman.
Parfois, j’ai de le misère à sortir de cette façon de pensée, comme si j’avais le bouton collé.
Une fois, une amie est venue dîner chez nous. Nous étions seules, deux adultes qui mangent ensemble sans enfants.
Moi : Veux-tu quelque chose à boire? De l’eau? Du lait?
Elle : De l’eau, s’il te plait!
Moi : Tu veux un verre de quelle couleur?
Elle : …heu…
Moi, qui devient impatiente : Quelle couleur? Rouge ou bleu?
Elle : …
Moi : Oh! Scuse… tu as plus que 4 ans, tu t’en fous! Ahah!
Je me sentais tellement ridicule! Je n’ai pas réalisé que je n’étais pas avec un enfant et que je pouvais laisser aller la microgestion des détails si importants pour les petits et absolument futiles pour les grands!
Je donne parfois des consignes à des grands, sans même m’en rendre compte. C’est naturellement ancré en moi. Après un souper avec des amis, c’est comme une envie de me gratter, j’y pense, ça monte en moi et ça sort sans même que je réalise que ce n’est pas approprié.
« As-tu besoin d’aller faire pipi? »
Non, Emilie, non. Tes amis gerent leur pipi tout seuls. Laisse-les tranquilles. S’ils ont envie, ils vont se lever et tu n’auras pas besoin de les suivre pour vérifier qu’ils ont bien lavé leurs mains. Aussi, les adultes disent « aller à la salle de bain »…
Il faut que je me parle pour lâcher prise de la maman en moi!
Quand je passe du temps avec mes amies, une fin de journée où tout le monde est un peu fatigué, un peu amorphe, j’ai parfois le réflexe de remettre une mèche rebelle derrière l’oreille et de flatter des têtes affectueusement, comme je le ferais avec mes filles. Je pense que mes soeurs et amies proches sont habituées, mais, avec les connaissances moins intimes, ça me donne droit à des regards bizarres. Regards que je mérite.
Est-ce qu’il vous arrive d’avoir des réflexes de mère avec des « grands »?