Fin d’année « scolaire » qui se pointe, mes deux bébés (4 1/2 ans et 2 1/2 ans) vivront sous peu le changement de groupe de leur CPE.
Nous essayons de les préparer un peu parce qu’étant les plus vieux de leur cohorte, ils seront les premiers « explorateurs » de leurs nouveaux groupes respectifs — ma fille, avancera toute seule pour une semaine, et mon garçon avec un ami. Ils découvriront un quotidien différent, avec de « nouvelles » éducatrices et de « nouveaux » locaux. Ils les connaissent, bien sûr, mais ils seront dorénavant, « mes éducatrices » et « mon local ». C’est excitant, mais aussi un peu intimidant (c’est peut-être seulement dans mon coeur que ça l’est!).
Mon propos ne se dirige pas vers la partie troublante ou stimulante des changements à venir, mais bien vers les noms que portent les groupes des minis. Plus spécifiquement, celui où ma fille se trouvera, dès la prochaine semaine.
Mise en contexte :
Bébé passe d’un groupe (18 mois +) qui porte le nom d’un animal pour un nouveau qui emprunte le nom d’un oiseau (les 2-3 ans).
Ma grande, elle, passe d’un groupe (3-4 ans) qui porte le nom d’un insecte et rejoindra les plus vieux (4-5 ans) qui portent le nom de… criminels.
Le fameux nom du groupe : « Les pirates ».
J’ai nommé mon malaise avec le nom, spécifiquement, en assemblée générale l’automne dernier. Je m’y suis sentie écoutée, certes, mais je crois aussi que ma préoccupation a été vue comme superflue. Certain.e.s membres de l’AG ont dit que le nom avait été choisi par les enfants, qu’il serait peut-être intéressant de renommer, mais sans plus.
OK.
Mais…
J’aimerais proposer qu’elle ne le soit pas superflue, ma préoccupation.
Nommer, c’est construire. C’est de délimiter, poser une étiquette, dresser un portrait et un cadre mental. De banaliser le mot « pirate » est pas mal outrageous pour moi ; c’est de rendre normal, comme Disney l’a fait, des comportements et des figures qui transmettent, évidemment l’aventure (d’accord), mais aussi des notions, disons, moins « festives » ou moins positives, comme : piller, braquer, prendre possession, escroquer et tutti.
Comprenez-moi bien : je ne veux pas mettre de côté les jeux de pirates, de chevaliers et autres, je veux simplement remettre en question le nom d’un groupe où évoluent des enfants d’âge préscolaire au quotidien ; un nom qui devrait être un reflet d’une proposition plus heureuse et sympathique, véhiculant des valeurs vers lesquelles ils ou elles peuvent cheminer.
The Devil’s in the details.
Non?
Portez-vous une attention particulière aux appellations?