J’ai deux filles et je suis cette mère un peu plate qui ne trippe pas sur les galas et autres évènements à paillettes. Je dis un peu plate, car l’image qu’on nous renvoie souvent quand il est question de complicité mère-fille est justement remplie de brillants et de froufrous. Loin de moi l’idée de critiquer celles et ceux qui aiment cet aspect de la féminité, tout est une question de goûts et je les respecte au plus haut point. Ce qui me turlupine par contre, c’est l’uniformité des modèles qu’on nous présente la plupart du temps. Oui, il y a de plus en plus de diversité, je la vois moi aussi et j’applaudis! Mais il reste qu’on associe encore beaucoup les rituels « girly » aux moments de « qualité » passés avec nos filles. Or, on fait quoi quand on ne s’identifie pas à cette tendance? On s’invente notre propre modèle et surtout, on s’assume!
C’est ce que j’ai eu comme réflexion en magasinant la robe de bal de finissantes avec ma grande fille. Depuis qu’elle est toute petite, elle n’a jamais trop trop « fitté dans le moule » lors de soirées spéciales ou galas Méritas à l’école. On allait généralement lui acheter une petite robe jolie et simple qu’elle pourrait encore porter après les festivités. Elle se trouvait belle, c’était le plus important. Mais parfois, la comparaison avec les autres la dérangeait. Je me souviens qu’à son bal de sixième année, elle me racontait que les filles de sa classe lui demandaient combien elle avait payé sa robe!!! Se préoccuper de ça, si jeunes, au secours!
Faire les choses différemment implique d’avoir une capacité de détachement quant au jugement des autres, ce qui n’est pas évident lorsqu’on est adolescent.e, car on accorde beaucoup d’importance à l’opinion du groupe. On veut souvent se fondre dans la masse… Mais si les valeurs ou les goûts de la majorité correspondent peu ou pas aux nôtres, qu’est-ce qu’on fait? Il faut avoir la force de s’en éloigner et de s’assumer. C’est ce que j’ai tenté d’inculquer doucement à mes enfants.
Mais revenons au bal. Sans être la mère qui trippe sur ce genre de trucs, je ne suis pas non plus la grincheuse qui refuse de collaborer. La robe fut achetée au mois de mars, comme toutes les copines l’ont fait. Sur la Plaza Saint-Hubert de surcroît, lieu mythique pour les vêtements en tulle et dentelle. Sauf que l’achat a eu lieu chez Marina Vintage, une boutique qui vend des robes de style rétro-années 50 conçues et fabriquées ici. Ma grande aura donc un look résolument différent, qui entraînera peut-être certains regards désapprobateurs. Elle le sait, l’accepte totalement et s’assume. Elle sera unique et magnifique. Et moi je souris intérieurement en me disant « mission accomplie ».