Gestion de crise, mode d’emploi (et on ne parle pas de management!)

S’il y a bien une chose qui nous met tout croche en tant que parent, c’est de perdre patience envers nos enfants. La plupart du temps, cette réaction entraîne un lourd sentiment  d’incompétence parentale et son lot de regrets, du genre « J’aurais dû faire ceci plutôt que cela ». C’est vrai que dans un monde idéal, aucun parent ne serait fatigué, soucieux ou stressé au moment de s’occuper du petit. Mais la vie n’étant pas ainsi compartimentée, il arrive que nous ne soyons pas dans les meilleures dispositions pour prendre soin de notre progéniture. Suffit alors d’une petite étincelle pour déclencher une exaspération et hop, l’impatience nous envahit et on n’arrive pas à retenir ce mot brusque qui sortira un peu trop fort. Suivront sans doute larmes d’un côté et remords de l’autre.
 
Que faire pour éviter d’en arriver là? Surtout si on fait face à un enfant qui explose à la moindre contrariété? Qui se transforme en petit volcan et perd le contrôle de ses émotions? Je n’ai pas de réponse magique. Se retirer avant de nous-mêmes exploser si c’est possible (sans compromettre la sécurité de l’enfant) est une solution qui avait été proposée lors d’un atelier que j’avais suivi jadis au CLSC du coin. Mais quand on doit négocier avec un enfant qui s’oppose, crie, pose des gestes violents dans un lieu public par exemple, comment réagir sans perdre notre sang froid?
 
L’idéal est de se préparer à une telle éventualité et d’installer une routine pour désamorcer ces comportements. Ça demande du travail, de la persévérance et une certaine discipline de la part de l’enfant, mais aussi du parent qui doit mettre en place un « système de gestion de crise » et s’y tenir, dans la mesure du possible et de ses propres limites. C’est du moins ce que j’ai déduit de mes lectures à ce sujet, je vous les partage car vivre ce genre de problématique est très épuisant sur le plan émotif, drainant et énergivore. Avoir de bons outils pour s’aider à mieux traverser ces tempêtes devient essentiel.
 
Les enfants volcans
par Ariane Leroux-Boudreault et Nathalie Poirier, psychologues
Éditions Midi Trente
 
Cette petite plaquette d’une soixantaine de pages est un ouvrage d’introduction parfait pour amorcer un processus de résolution. Il identifie les types des comportements difficiles, les troubles qui peuvent y être associés, la prise de conscience nécessaire pour les maîtriser. Il suggère des actions à poser avant, pendant et après l’explosion, en impliquant l’enfant à chaque étape (qui est invité à répondre à des questions directement dans le livre). À se procurer pour avoir une bonne idée générale des composantes du problème et des solutions à adopter pour y remédier.
 
**Un très utile Midi-truc en lien avec le livre est à télécharger gratuitement ici.
 
 

Guide d’entraînement pour apprivoiser son lion – Apprendre à calmer son lion intérieur et à communiquer sainement
par Marianne Dufour, psychothérapeute et art-thérapeute
Éditions Midi Trente

Ici, on a affaire à une tout autre approche, moins formelle, plus créative. L’autrice s’adresse aux parents et intervenants sur un ton plus personnel et « poétique ». Elle nous parle d’empathie, de bienveillance, de complicité, de compassion. Elle suggère ensuite une démarche très imagée (« les six habiletés d’un lion pacifique » à développer) pour comprendre et mieux contrôler les émotions négatives. Par exemple, elle propose à l’enfant « d’ouvrir ses oreilles de girafe » pour bien écouter lorsque quelqu’un lui parle et ainsi éviter que le ton monte parce qu’il n’écoute pas. Elle l’invite à s’asseoir sur son « trône du calme » pour accueillir ses émotions et mieux cerner le besoin qui se cache derrière elles, etc. Le tout accompagné de nombreuses illustrations pour bien intégrer chaque concept.
 
À la fin du livre, des fiches d’entraînement correspondant aux six habiletés aident à concrétiser les propositions en donnant des exemples de phrases à utiliser, d’interventions à faire pour mettre en pratique les enseignements. Cette approche douce et originale demande une implication parentale positive et zen, à vous de voir si cette formule vous convient.