Depuis la seconde échographie, on se fait demander le sexe de bébé, parce que t’sais, doit-on acheter du rose ou du bleu? Et ça m’agace, je n’en veux pas aux gens, je comprends la question, parce que ce n’est pas si facile de trouver des trucs non genrés. En fait, c’est ça qui me fait capoter, c’est l’espèce de besoin d’identifier le genre de bébé. Comme s’il fallait dire, day one, « Oh, quel garçon viril! » ou « Hon, quelle petite fille délicate! » Aussi adorable soit bébé, ça reste un.e petit.e humain.e qui passe ses journées à dormir, remplir des couches, pleurer et téter. On s’entend-tu pour dire que son identité sexuelle est pas mal basse dans sa liste de choses à faire? #PasDansSaPyramideDeMaslow
C’est probablement de la psychologie à deux cennes, mais il me semble qu’il y a de quelque chose d’homophobe ou de transphobe dans ce besoin de taguer bébé… Je ne dis pas vous précisément, mais collectivement et plus ou moins consciemment. Comme si nous avions peur de traumatiser le petit être dans son développement, donc on s’assure que tout le monde sache le sexe de notre bébé. T’sais, sinon à l’adolescence ou adulte, ça va coûter cher en psy…
En même temps, les compagnies en profitent pour nous fourguer deux fois la même affaire. #CracheLeCash Prochaine étape, développer une ligne de cosmétiques pour pouponne? En tout cas, si j’ai un garçon, je vais lui placer un godemichet dans le front. On va voir la zouzoune de 12 pouces en caoutchouc d’assez loin et plus de stress pour les daltonien.ne.s. En plus, avec ça dans le front, il ne pourrait pas s’endormir sur le ventre et un risque en moins pour le syndrome de mort subite du nourrisson. #JeRègleÇaDesProblèmes Je sais, je sais, j’exagère et on pourrait me dire que ç’a toujours été ainsi, que ce sont des vieilles pratiques… Que nenni! ( ça veut dire « Cr*** non » en latin)
Pendant des siècles, petits garçons et petites filles portaient des robes blanches et les cheveux longs. C’est au début du XXe siècle qu’on a décidé d’utiliser des couleurs pastel pour les nouveau-nés, mais le rose et le bleu n’avaient pas encore les connotations d’aujourd’hui. Chose surprenante, jusqu’aux années 40, le rose était plutôt la couleur des garçons, car plus visible et plus forte que le bleu.
C’est dans les années 80 et avec la démocratisation de l’échographie qu’on a connu l’explosion des vêtements genrés. Les parents sachant le sexe du fœtus, ils désiraient bien préparer l’arrivée de Julie ou de Sébastien en bariolant tout en rose ou en bleu. Voyant la possibilité de vendre plus d’objets, les compagnies ont emboîté le pas en offrant une panoplie de produits genrés. #CoucheBleue #BiberonRose La tendance n’a fait que s’accroître jusqu’à nos jours où il y a depuis peu un regain aux objets neutres. J’allume des cierges tous les jours pour que la tendance reste.
Peut-être parce que je n’ai pas encore ledit bébé, mais est-ce que ça vous dérange que les gens demandent si c’est une fille ou un garçon? Est-ce que ça vous enrage qu’on se trompe de genre pour votre petite puce? Sinon, histoire de bien mélanger les gens, je pensais trouver des pyjamas avec des Monster Trucks roses ou des fleurs en treillis. #MindBlown
Pour en savoir plus sur l’histoire du bébé rose et du bébé bleu.