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Devoir subir une biopsie… et allaiter
Crédit: tatyana_tomsickova/iStock

Avoir un tout nouveau bébé, ça nous fait apprendre plein de choses assez rapidement. Je vous épargne les détails, on le sait, c’est du sport. Par contre, je ne pensais jamais porter une attention aussi particulière à mes seins. En allaitant, plusieurs changements sont survenus, et je ne croyais pas qu’une douleur au sein allait autant me chambouler.

Fiston avait 2 mois et l’allaitement allait à merveille avant que survienne cette petite douleur causée par une bosse. J’ai immédiatement pensé qu’il s’agissait d’un engorgement, alors ma marraine d’allaitement m’a donné des trucs et la douleur est partie après quelques jours, mais il y avait toujours cette bosse d’environ 2 cm.

À ce moment, je ne m’inquiétais pas trop et je me disais que j’en parlerais au suivi avec le docteur à ses 4 mois. C’est donc à la mi-janvier que j’ai parlé de cette bosse à notre médecin de famille. Il ne voulait pas prendre de chance, il m’a donc cédulé une échographie du sein et une mammographie pour le 13 février.

En passant, une femme qui allaite ne devrait pas passer de mammographie, et ça, je l’ignorais. Dans mon coin du Québec, une femme de mon âge (27 ans) a eu un cancer agressif les mois avant mon examen, alors ils n’ont pas voulu prendre le risque. Malheureusement pour moi, je devais me faire presser les seins dans la sadique machine!

Après ces deux examens à l’hôpital, il était toujours impossible d’écarter la possibilité d’un cancer (le mot me bourdonne encore aux oreilles), on a donc dû me faire une biopsie.

Plusieurs questions me sont venues en tête : quels étaient les risques? Pourrais-je continuer à allaiter malgré la biopsie? Mon bébé ne prenait aucun biberon et j’étais incapable de tirer plus d’une once de lait par jour… On m’a rassurée, je pourrais allaiter deux heures après la biopsie, il n’y aurait qu’à vider le premier lait pour enlever toute trace d’anesthésique.

Le 23 février, c’est le jour de la biopsie. Tout se passe à merveille et bébé boit normalement quelques heures après malgré le pansement juste à côté du mamelon. Le lendemain, j’enlève le pansement et, surprise, durant la nuit, je me rends compte que la plaie saigne encore un peu, mais surtout que le lait sort par ma petite plaie en même temps que par mon mamelon! Je retourne à l’hôpital pour faire vérifier tout ça. Pas d’infection, on me refait un pansement.

Durant les jours qui suivent, je passe mon temps à me refaire faire le pansement. Comme ma peau n’en peut plus, on laisse le tout à l’air libre et je dois laisser une débarbouillette dans mon soutien-gorge parce que oui, c’est rendu que j’ai un troisième mamelon qui coule! Je me dis : « Non non… ça va pas être ça jusqu’à la fin de mon allaitement? » Mon docteur me propose donc un genre de pansement liquide qui ressemble à de la Krazy Glue. Ça devait durer cinq jours, mais ça n’a duré que maximum 8 h. On a donc essayé un point de suture. Surprise! 24 h plus tard, c’est infecté! Je dois prendre des antibiotiques et on me retire le point de suture.

Enfin, j’ai reçu mon résultat : fibroadénome bénin! Par miracle, maintenant un mois après la fameuse biopsie, le trou se referme par lui-même.

Toutes ces péripéties m’ont énormément miné le moral, mais en regardant mon fils tout souriant, je n’ai pu que prendre sur moi et chasser les mauvaises pensées.
 
Je partage mon histoire afin que d’autres mamans comme moi voient que c’est possible de poursuivre l’allaitement. Si je peux épargner à une maman de devoir passer autant d’essais et erreurs pour guérir, ou simplement apporter un peu de réconfort, j’en serai comblée! Petit conseil : rester positive, laisser aller la nature, et surtout, pas de point de suture (si possible).

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