Faut-il interdir les enfants au resto? NO WAY JOSÉ!

Tout commence quand je vois passer cet article de Le Devoir sur le débat à savoir si les gens sont pour ou contre l’inclusion des enfants dans les restaurants. Puis, j’apprends qu’une personne a fait un répertoire d’endroits pas friendly avec les enfants. Une partie de moi ne comprend pas encore que ça se jase ça après tout ce temps, mais eille, ce n’est pas la première ni la dernière fois qu’on en parle. Il reste une tonne de vides médiatiques.

Ma petite histoire!
Quand j’ai eu mon enfant, je me suis dit que j’allais continuer de sortir de la maison pour briser l’isolement, pour lui montrer qu’il fait partie du monde et, surtout, pour lui apprendre que son existence est bien correcte. Ce n’était vraiment pas pour être lourde. Je n’avais pas honte d’être maman, je n’avais pas honte de la présence de mon enfant (même dans un endroit plus chic) et je comprenais aussi à force de le voir grandir qu’un enfant, c’est un enfant, et que des fois ça provoque de drôles de réactions.

Sauf deux ou trois fois, j’ai toujours eu de bonnes expériences avec mon entourage et avec les personnes présentes sur les lieux où mon enfant m’accompagnait. Il y a bien eu une madame qui m’a crié après parce que mon bébé de 3 mois n’était pas à la maison passé 19 h, mais mis à part ça, j’ai moyen de souvenirs de gens vraiment dérangés par la présence de mon kid.

Puis, mon doux, mon enfant a mangé dans tous les types de restaurants, sans blague. Ça ne m’a jamais stressée. Bon, c’est sûr qu’il y a des regards de jugement si je donne la tablette ou mon cell à mon enfant pour m’assurer qu’il soit calme — parce que les enfants dérangent s’ils bougent, mais les parents se font juger s’ils usent de certaines stratégies pour les calmer. En général, ça va bien. Puis, je suis aussi dans une bulle depuis mon retour de Finlande, où les enfants sont tellement acceptés partout que je comprends mal comment la présence des êtres de demain dérange autant.

Les adultes ne sont pas mieux!
Pour citer quelques exemples : des gars chauds morts qui gueulent dans un bar, des filles qui parlent fort pour expliquer des histoires, des gens qui tombent dans les bars ou qui sont malades de boisson, qui échappent des verres, qui se chicanent avec la serveuse parce qu’ils ne se rappellent pas avoir pris telle ou telle affaire. Ou encore, quand des groupes changent de place dans un restaurant pour pouvoir parler à tout le monde, quand des gens trouvent ça drôle de vider toutes les crèmes et les laits dans un resto à déjeuner, etc. Vous allez me faire croire à moi, la fille qui a été serveuse, busgirl, hôtesse et barmaid pendant 8 ans de sa vie, que les adultes ont nécessairement plus de savoir-vivre que les enfants? Désolée, mais non.

Je comprends que peu importe l’âge d’une personne, faire preuve de savoir-vivre est vraiment un must, mais je suis vraiment contre le fait d’empêcher les enfants d’avoir accès à certains lieux sous prétexte que ça dérange. Breaking news : tout le monde dérange un jour ou l’autre dans sa vie, et le savoir-vivre, c’est aussi apprendre à vivre avec les autres et leur laisser la chance d’apprendre.

C’est un peu comme en avion. Pensez-vous qu’un parent qui doit dealer avec un enfant qui pleure ET LE REGARD des autres ne se sent pas déjà en rush d’essayer de trouver quoi faire pour que ça arrête? Quand un enfant fait une gaffe au resto, c’est la même chose. L’enfant le sait bien que c’est mal de briser quelque chose, tout comme l’adulte qui l’accompagne, et tout le monde tient sa part de guilt là-dedans.

Mais les solutions existent!
Si on ne donne pas l’espace pour apprendre aux enfants et on ne les inclut pas dans l’univers des adultes, ils n’auront jamais la chance de montrer qu’ils sont capables. Et vous seriez surpris de constater qu’en comparaison avec certains adultes, ils sont pas mal plus matures et capables qu’on le pense. Ça ne coûte pas grand-chose à un restaurateur d’avoir quelques crayons de cire pour les enfants. Ça rend l’expérience bien plus agréable et je vous jure qu’on a full envie de laisser plus de pourboire. Ça ne prend pas grand-chose non plus pour essayer de comprendre que le monde est bruyant en général et que les enfants ne sont pas porteurs de tous les torts. Ça ne prend pas grand-chose non plus pour aider les autres quand on voit qu’ils ont des petits problèmes à la place de les regarder croche et de les faire sentir mal.

Le monde est pas mal plus conçu pour les adultes que pour les enfants, c’est donc dommage qu’on ne leur fasse pas plus de place, surtout sachant que les enfants peuvent être intégrés naturellement dans d’autres environnements.

On a encore des croûtes à manger, qu’elles soient servies au restaurant ou à la maison.