Vous pouvez lire la première partie ici.
J’ai eu plusieurs échanges courriel avec la propriétaire de la ligne de vêtements. Je l’ai avertie que mon fils pouvait figer et ne pas collaborer du tout et qu’il avait un côté farouche. Elle nous a bien rassurés, nous disant que plusieurs enfants étaient prévus à chaque séance pour s’assurer qu’aucun enfant ne soit « obligé » de participer. Elle nous a aussi dit qu’il y aurait des jeux et son « grand » garçon pour que tous s’amusent et que les petits mannequins aient quelqu’un pour les divertir. Finalement, elle nous a aussi dit que la rémunération des enfants serait faite sous la forme d’un chèque cadeau en boutique.
L’argument de la contrainte au travail de notre fils était levé, la patate chaude du salaire aussi. Mon fils adore la boutique en question ; il y a plein de jouets et de vêtements qui lui plaisent, et en plus, il pourra choisir lui-même sa récompense (et aussi peut-être trouver tout seul un petit cadeau à son petit frère en formation). Ok!
J’en ai aussi parlé plusieurs fois avec mon fils, bien sûr. Je lui ai expliqué en quoi la séance consistait et à quoi il pouvait s’attendre. Toutefois, n’ayant pas vraiment de référent, il restait quand même dans le vague et me disait « oui » sans trop savoir…
Le jour de la séance, j’ai dû tirer mon fils de sa sieste à la garderie pour ne pas trop être en retard. Il s’est réveillé et a dit : « Ah oui, c’est vrai, il faut aller prendre des photos ». Nous sommes arrivés au studio (dans un grand entrepôt à la mode Mile-End) et avons été accueillis comme des rois. À ma grande surprise, mon fils s’est mis à l’aise en 5 minutes. Il a parlé avec l’équipe, posé une ou deux questions (d’enfant de 4 ans) et est allé visiter, main dans la main avec l’un des membres de l’équipe (!?!), le décor de la séance photo.
J’étais complètement déstabilisée. Je m’attendais à une petite séance dans le sous-sol des proprios… Il y avait en fait de gigantesques décors colorés et une immense équipe sur le plateau (une bonne douzaine de personnes, stylistes, photographes, assistants, scénographes, accessoiristes et designers de la ligne de vêtements). Moi, j’étais soudainement toute petite dans mes souliers. Mon fils, lui, hyper à l’aise, regardait autour lui, demandait si c’était son décor qui était installé (non, il y avait du retard sur l’horaire, « son » décor était démonté dans un coin). Puis, il est reparti jouer dans la salle adjacente.
Il y a eu deux séances photo finalement. Une pour le look book, debout sur un cube blanc, devant un fond blanc, l’autre dans le grand studio avec toute l’équipe et le décor. En tout, Progéniture a passé 30 minutes sur son cube blanc à faire des folies pour le photographe et a enfilé 5 tenues différentes (lui qui n’aime pas s’habiller!). Il s’amusait, l’enfant! Je ne lui connaissais absolument pas ce petit côté clown show-off!
Nous sommes ensuite passés au « gros » studio, où toute l’équipe l’attendait. D’un pas déterminé, il s’est avancé dans le décor et a attendu les consignes de l’équipe. Sa séance n’a pas duré plus de 15 minutes ; le photographe nous a assurés qu’il avait amplement de bonnes prises. J’étais estomaquée par l’attitude de mon fils, lui qui est d’habitude assez réfractaire aux autres et à l’inconnu. Cette fois, il avait réellement l’air de s’y plaire!
Au final, cette expérience n’aura été que positive. J’ai pu découvrir un côté de la personnalité de mon fils que je ne soupçonnais même pas, mais que j’adore! Recommencerions-nous par contre? Je n’en sais rien. J’ai toujours les mêmes réticences et scrupules qu’au début. Si, toutefois, l’intérêt venait de lui, maintenant qu’il sait à quoi s’attendre, nous serions prêts à, peut-être, une nouvelle fois, ouvrir la porte. Une chose est sûre cependant, cela devra venir de lui, et que de lui.