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Quand le tsunami frappe – Partie 2 : La reconstruction
Crédit: Michael Gaida/Pixabay

De l’arrivée du tsunami racontée ici au rendez-vous avec le psy, il s’est passé 5 jours. Ce fut long même si rationnellement parlant, c’était court.

C’est dans ces moments que l’on comprend que la notion de temps s’influence grandement de par ce qui se vit au moment présent.

J’ai passé la nuit suivant l’éclosion de la tempête à me déshydrater le corps à grand coup de braillage. À me demander c’était quand, donc, qu’on avait commencé à ne plus prendre vraiment soin l’un de l’autre, à quel moment ça avait changé et pourquoi nous nous étions laissés nous enliser comme ça. Je m’en voulais de n’avoir rien vu, mais surtout rien fait, et j’en prenais large côté responsabilités de l’arrivée de cette tempête.

Au petit matin, après avoir passé une partie de la nuit à écrire, brailler, écouter la télé, brailler, m’assoupir et encore brailler, je faisais peur à voir, pour vrai. Je suis allée me coucher dans mon lit pour cacher à ma fille dans quel état je me trouvais et tenter de retrouver un semblant d’allure.

Mon mari m’a dit de me reposer, de prendre mon temps, qu’il allait gérer. Il est descendu, lui aussi un peu brisé, pour tenter de maintenir un semblant de vie familiale. Il est revenu me voir quelques minutes plus tard, en pleurs, me disant qu’il savait maintenant qu’il m’aimait encore, et toujours. Que je l’avais aidé à mettre des mots sur ce que nous vivions et qu’il ne pouvait s’imaginer vivre sans moi.

J’aurais aimé qu’à ce moment précis le poids des mots prononcés la veille disparaisse comme par magie, mais je n’y arrivais pas. Ça résonnait dans ma tête comme le tonnerre. Je l’entendais encore me dire qu’il ne m’aimait plus de la même façon et je lui en voulais de me dire maintenant qu’il s’était trompé. C’était trop tard, j’étais brisée…

La fin de semaine est passée et j’ai réussi, je ne sais par quel moyen, à recevoir ma famille pour l’anniversaire de mon fils en plus de célébrer Pâques. L’envie de pleurer étant présente à chaque instant de ces foutues réunions familiales, j’avais envie de me transporter sur une île déserte question d’essayer de comprendre ce qui m’arrivait. J’avais la chienne solide de vivre pour une dernière fois ces deux événements en tant que famille nucléaire. J’avais l’impression que c’était les remords qui lui faisait dire qu’il m’aimait encore, qu’il croyait en notre capacité de reconstruire ce « nous », mais que son désir de partir referait surface rapidement.

Notre première rencontre chez le psy s’est bien passée. Comme nous avions déjà beaucoup parlé durant la fin de semaine, nous avions un bout de fait. J’avais même déjà pris conscience que je partageais une partie de son malaise, cette impression que notre vie, que ma vie, n’était pas comme je la souhaitais réellement.

J’avais rêvé quelque temps auparavant de déménager, de quitter ce petit nid douillet dans lequel je m’étais pourtant sentie toujours si bien, celui que nous avions mis tant d’années à imprégner de notre identité et qui respirait tout cet amour que nous lui avions donné. J’avais compris que je cherchais alors une façon d’apporter un changement à ma vie qui devenait un fardeau.

Nous avons pris conscience ensemble que nous étions convaincus de prendre soin de notre nous, mais que la façon de le faire n’était plus la bonne. Nous étions devenus ce « NOUS » trop fusionnel laissant de côté nos amitiés et notre individualité, et cela nous avait menés au creux de cette foutue tempête. Mais même si ma tête comprenait tout ça, mon cœur, lui, était marqué par ces mots : « Je ne t’aime plus comme un amoureux. »

Le travail pour reprendre confiance ne venait que de commencer et le chemin pour s’y rendre n’allait pas être si simple…

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