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Quand bébé 2 n’arrive pas…
Crédit: Tracey Shaw/Pexels

Il y a autant d’histoires de conception que d’histoires de naissance. Il y a les bébés cadeaux, qui vous prennent de vitesse, mais vous inondent de bonheur. Il y a les bébés surprises qui arrivent sans prévenir, en bousculant tout votre univers dans lequel ils n’étaient pas planifiés. Il y a les bébés infiniment désirés qui ne réussiront malheureusement jamais à s’installer. Il y a les bébés agendas, planifiés au quart de tour avec une horloge biologique des plus coopérative. Il y a les bébés éprouvettes qui sont l’aboutissement d’un long processus entremêlé d’amour et de coup de pouce de la médecine moderne. Il y a les bébés qui confirment les moyennes, en arrivant après une attente raisonnable. Puis, il y a les deuxièmes bébés qui n’arrivent pas…
 
Je comprends l’immense privilège que nous avons d’avoir déjà un enfant en bonne santé, j’ai une empathie infinie pour toutes ses personnes qui ne réussissent pas à concevoir. Je comprends aussi que cette attente qui me semble interminable pourrait paraître bien courte et banale, pour d’autres personnes qui doivent franchir un parcours du combattant pour arriver à ce petit plus. Je comprends, je vous assure je comprends. Mais ce soir… je suis fatiguée. Fatiguée d’attendre, fatiguée d’essayer, fatiguée d’espérer, fatiguée d’être déçue mois après mois, fatiguée de pleurer, fatiguée de m’inquiéter, fatiguée de planifier, fatiguée de baiser, fatiguée d’être fatiguée.
 
Nous entendons souvent qu’au deuxième, ça va plus vite. Et bien, pas pour nous. Dans ma grande naïveté, comme ça avait été relativement court pour le premier enfant, je m’attendais à ce que ça prenne le même temps ou que ce soit plus rapide. Et bien non, ce ne sera pas le cas.
 
Je regarde notre premier petit amour grandir et franchir chaque nouvelle étape, puis je ne peux m’empêcher d’y penser… et si je ne revivais jamais ça. Cette insécurité de ne pas savoir vient me gruger de précieuses secondes de ce temps présent qui nous file entre les doigts. Parce qu’au fin fond de moi, ce n’est que ça : Et si, ça ne remarchait jamais!
 
Ne venez pas me dire de lâcher prise, s’il-vous-plaît! N’essayez pas de me changer rapidement les idées. N’évitez pas non plus le sujet de façon à rendre plus lourde encore la situation. Laissez-moi simplement pleurer, extérioriser mes craintes, vivre mes émotions comme elles me viennent sans jugement. Puis, demain, ça ira un peu mieux. Puis, le mois prochain, je réessayerai.

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