Déçue? Non! Je n’ai pas le droit d’être déçue. J’attends un garçon en parfaite santé. J’ai un mari merveilleux qui trouve ça drôle, un grand qui sera un frère fantastique et un bel et grand appartement pour toute ma famille. Dans les circonstances, être déçue serait de l’hérésie!
Déstabilisée? Oui. Mais je vais m’en remettre, je vais me faire à l’idée!
Inquiète? Vraiment!
C’est que je suis la petite sœur d’une parfaite. De celle qui a rivalisé de prouesse intellectuelle et de bon caractère, calme et spirituelle. L’enfant de rêve. Moi, j’étais une tornade effrontée. Un peu un mouton noir…
J’ai donc longtemps senti que je n’étais pas à la hauteur, que je n’atteignais pas les standards que mon aînée avait placés, trop haut pour moi. (Je vais très bien soit dit en passant, je m’en suis très bien sortie sans thérapie! Je suis aujourd’hui consciente que mon rang dans la famille et mon statut par rapport à ma sœur m’ont aussi apporté beaucoup de liberté. Celle d’être ce que je voulais être, sans les attentes parentales, entre autres. Mais ça, je vous en parle une autre fois, ok?)
Je ne veux pas ça pour mon fils, surtout pas. On transpose toujours un peu notre vécu sur nos enfants…
Alors, tant qu’à être au centre-ville, en ce doux matin d’échographie, je me suis directement rendue au centre commercial pour faire une garde-robe digne d’un Alphée qui se respecte. Compulsivement, lui offrir une place bien revenait aussi, à ce moment, à lui faire son propre style. Je ne voulais pas qu’il aille les vêtements portés par son aîné, les restes encore potables de ce que nous avions trouvé pour son frère et dont nous l’avions affublé avec l’émotion des nouveaux parents gagas.
Ce fut une razzia (Vive les soldes!). Alphée sera Alphée, et pas Hyacinthe 2!
Nous t’attendons mon bel Alphée. Nous te promettons que tu auras ta place. Toute la place pour être toi. Nous avons très très très hâte de te voir.
Je t’aime!