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Passer sous le bistouri, une réflexion longuement mûrie

Le mois prochain, je passerai sous le bistouri.
 
Rien de grave, rien d’urgent, rien de majeur. Juste deux petites prothèses artificielles qui me rappelleront à quel point je me sens mieux avec des formes. Avec des seins.
 
Oui, parce qu’après deux grossesses, après avoir allaité deux ans et demi dans ma vie, il n’y a plus rien. Pas « mes-seins-sont-plus-petits-qu’avant », pas « j’avais-un-C-et-maintenant-j’ai-un-B ». Plus rien! Je suis littéralement devenue un tronc. Une femme avec des apparences de petite fille.
 
Alors je plonge. Je ne le fais pas sur un coup de tête. J’ai mûri le tout depuis plus d’un an dans ma tête. Pesé les pours, les contres, discuté avec mon conjoint qui est depuis le début d’un grand support là-dedans. Et surtout, pensé et repensé à ce que je pourrais dire à mes filles si un jour, elles me posent des questions.
 
Parce que je les entends, les contre-arguments dans ma tête. Je les ai entendus aussi venant de l’entourage, de ceux qui n’ont pas vraiment compris le pourquoi, de ceux qui pensent que l’objectif est de ressembler à une poupée Barbie. Et quel genre d’exemple donnerais-je à mes filles en leur enseignant que c’est correct de ne pas s’accepter comme on est, de s’en remettre à la voie « facile » pour régler nos problèmes dans la vie?
 
Eh bien justement! J’accepte d’abord et avant tout de me donner une chance de m’aimer. De cesser de pleurer quand je me regarde dans le miroir. De ne pas scruter à tout vent Internet à la recherche du nouveau modèle de soutien-gorge qui fausse les perceptions et qui donne l’impression que je suis encore une femme avec des formes. De ne plus me sentir complexée quand je suis en maillot de bain.
 
Et à voir le nombre de femmes qui viennent me parler sur les groupes de partage Facebook, ou même dans mon entourage, des femmes de qui je n’aurais jamais pu croire qu’elles étaient aussi passées sous le bistouri, je me rends compte que je suis loin d’être la seule à avoir traversé toute cette réflexion.
 
Non, je ne veux pas d’un 36 DDD. Tout ce que je veux, c’est revenir à ce que j’avais avant, à ce que la nature m’avait donné. Et quand vous me croiserez dans la rue, quand mes collègues me verront à mon retour de « vacances », personne ne pourra dire qu’il y a eu un changement chez moi.
 
La satisfaction, elle ne sera qu’entre mes deux oreilles, dans mes yeux devant le miroir, dans ma confiance en moi, dans ce sentiment de me sentir femme à nouveau.
 
La satisfaction, elle sera assez forte pour ne pas avoir mal en devinant le jugement des autres, de ceux qui n’ont pas eu à traverser mes complexes, ma réflexion et mon choix.

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