Quand j’ai connu le Hygge, je ne m’attendais pas au coup de foudre. Ce n’était que cinq petites lettres après tout. Les Danois sont heureux, leurs rejetons le sont aussi, le pays entier semble vibrer sur quelque chose de si merveilleux, j’ai voulu moi aussi voguer sur cette vague de bonheur
Étant fan d’IKEA, naïvement, je me suis dit : « Voilà! C’est avec cette philosophie de vie que je trouverai mon bonheur! Pourquoi ça serait différent du moment où, m’engouffrant dans le fin fond de l’allée 26, je récupère une boîte vraiment trop lourde pour moi, mais qui assurément me procurera la plus grande des joies? » C’est ça le bonheur retrouvé dans les petites choses simples de la vie? Ma nouvelle desserte à roulettes ne changera pas le monde, mais elle me procurera le sentiment d’avoir enfin un peu d’ordre dans le coin dessin des enfants.
Hygge, tu me faisais rêver, comme lorsqu’on rêve de changer l’ameublement intérieur de notre demeure. La voilà ma planche de salut, j’allais maintenant être en mesure de réaménager l’intérieur de ma personne. Et ce, grâce à toi.
Et vous savez quoi? Hygge, je t’aime, mais c’est compliqué. Presque aussi compliqué que d’essayer de t’appeler convenablement par ton petit nom.
Je t’aime Hygge.
J’aime cette approche qui se veut minimaliste, qui nous incite à créer du confort, de l’intimité, de la douceur. Qui nous incite également à profiter des petits moments de la vie avec nos proches. Comme m’a dit mon amie Zoé : « En gros tu bois des chocolats chaud sous des grosses doudous devant un feu de foyer à la chandelle haha! ».
Par exemple, faites-vous offrir un mousseur à lait lors de votre anniversaire. Fait vécu. Le petit bonheur matinal. Tout simple. Je ne me voyais pas avec ça dans ma vie, quel créateur de besoin inutile. Maintenant, je ne peux concevoir boire mon café sans que ma tasse soit ornée de sa couronne de mousse matinale.
Je t’aime moins Hygge.
J’aime moins que tu sois devenue une « mode » où tout a une raison d’être hygge, on veut nous en vendre à la pelletée, jusqu’à trop grande saturation. Il faut se rappeler que, justement, l’essence même du hygge n’est pas axée sur la consommation, mais bien sur l’expérience. Je ne veux pas que tu sois seulement ça, mon Hygge chéri. Je souhaite juste qu’on n’utilise pas ton nom à tort et à travers, parce qu’avec toi on peut revenir à l’essentiel.
Hygge, je veux que tu restes encore un peu dans ma vie. Tu prônes de belles valeurs, je te vois comme une belle grande bouée m’aidant à passer au travers de nos hivers québécois, grands vents frisquets et vastes étendues de neige blanche-grise. Tu complètes beaucoup de mes idées personnelles sur le bien-être. Hygge, tu n’as en rien allégé ma charge mentale, mais tu m’auras fait réfléchir sur ma façon de vivre l’instant présent. Et puis je te retrouverai l’automne prochain, lorsque les soirées s’assombriront d’une façon abrupte, que mes envies de doux, de rassurant et d’enveloppant me reviendront.
Est-ce que le Hygge a aussi fait résonner quelque chose en vous?