Il y a quelques semaines, j’ai dû me rendre d’urgence à la clinique médicale. N’arrivant plus à dormir ni manger, ayant l’impression constante d’être en crise d’anxiété et mettant toutes mes énergies à tenter de porter de peine et de misère un masque au travail afin de faire croire que tout allait bien, j’ai fini par me sentir mise au pied du mur. Parce que non, ça n’allait pas.
Je faisais face à un environnement de travail malsain et hypocrite. J’ai longtemps cherché à me dire que tout était dans ma tête, mais je les avais déjà vus aller. Je n’étais pas la première personne à le subir. Malgré le fait que je n’étais à cet emploi que depuis quelques mois, d’anciennes collègues avaient quitté leur emploi ou été congédiées dans des circonstances similaires. D’autres collègues étaient victimes des mêmes traitements que moi quotidiennement, aux yeux de tous.
Alors que je pleurais toutes les larmes de mon corps dans le bureau de ma médecin, je me suis sentie écoutée et respectée. Cela m’a fait un bien fou. J’ai été mise en arrêt de travail pour une durée indéterminée.
Les premiers jours de mon arrêt, je me sentais encore plus faible et anxieuse. Comme si tout ce poids que j’avais porté trop longtemps s’effondrait sur moi. Je regrettais presque d’avoir arrêté. Par contre, les jours ont passé. J’ai finalement réussi à dormir un peu. J’ai recommencé à manger. Mais surtout, j’ai pu prendre soin de moi et passer du temps de qualité avec mes enfants, chose que j’étais incapable de faire depuis des semaines, étant trop épuisée et à fleur de peau.
Mon arrêt de travail m’a permis d’aller chercher mon aînée à l’école tous les après-midi à la fin des classes, sans qu’elle ait à aller au service de garde. J’ai pu passer un avant-midi à bricoler dans sa classe et accompagner lors d’une sortie à la piscine.
J’ai pu garder ma cadette des jours entiers. Je n’ai pas eu à stresser quand elle est tombée malade, nous sommes restées ensemble pendant une semaine alors qu’elle était sous antibiotique. Nous avons pris le temps de préparer des biscuits pour ses amis de la garderie. Les congés du temps des Fêtes n’ont pas été un casse-tête, j’étais là et disponible.
Certes, tout n’a pas été rose. Les finances n’ont pas été des plus faciles. Étant séparée, j’ai eu peur de ne pas avoir les moyens d’être en arrêt de travail et de me mettre financièrement dans le trouble. J’ai eu de grosses remises en question. J’ai été congédiée pendant mon arrêt de travail et j’ai dû entamer des démarches légales. J’ai eu peur de ne pas être capable de retrouver un emploi ou de ne pas me sentir capable à retourner travailler.
Reste que je suis heureuse d’avoir pris le temps d’être avec mes enfants. Cela m’a permis de reprendre des forces et de me remettre sur pied. J’ai ainsi pu commencer l’année avec un nouveau défi professionnel et le cœur rempli de bons moments. Je crois sincèrement que c’est la meilleure chose que j’ai pu me permettre.