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Je n’ai pas laissé ma mère gâcher ma vie
Crédit: Joakim Honkasalo/Unsplash

Ma relation avec ma mère a toujours été houleuse. Une relation difficile. Une relation toxique. Dans mon enfance, les reproches et le rabaissement étaient mon quotidien.

Ma mère a toujours été la première à me reprocher d’être ce que je suis. On ne parle pas d’éducation, d’encadrement ou de limites que l’on impose à un enfant. Non. Ma mère est dans la catégorie des femmes culpabilisantes et humiliantes. À un point tel que ma sœur imitait son comportement envers moi. J’avais un combo de deux personnes qui me rabaissaient en permanence. Est-ce que cela a joué sur ma confiance en moi? Énormément. 

J’ai vécu beaucoup de répercussions de ces méthodes parentales dans mon enfance. Je n’avais pas de confiance en moi et j’agissais de façon à me faire rejeter par les autres. Pour donner des exemples, la première fois qu’elles m’ont parlé de ma pilosité à la puberté, ça a été en me disant des commentaires tels que « Tu as l’air d’un gorille! Ne me dis pas que tu n’avais pas remarqué? Tu ne sais pas comment te raser? » Elles se sont moquées de moi lors de mes premières règles, mes premiers sentiments amoureux pour un garçon, mon apparence négligée, mon manque d’habileté sociale, et j’ en passe. 

J’ai fait plusieurs tentatives de suicide. Je me souviens qu’après avoir avalé des médicaments, elle m’ait disputé de la réveiller avec mes hurlements de douleur dans la nuit. Elle m’a disputé de la déranger avec ma tentative de suicide… 

La mère que je suis devenue s’est construite sur ces bases. Heureusement pour moi, j’ai poussé dans mes études, dans mon accomplissement personnel, dans mes relations avec les autres… mais j’ai dû combattre des dépendances à la drogue dans mon parcours. J’ai dû affronter mes peurs pour avancer dans la vie. J’ai dû accepter mon passé et le laisser derrière moi. Il m’a fallu beaucoup de temps pour guérir de ces marques. J’ai consulté fréquemment pour comprendre mon mal de vivre.

Aujourd’hui, j’ai une carrière qui me rend fière. Une famille qui me rend heureuse. Un amoureux qui prend soin de moi. Je n’ai pas de rancœur, mais de la tristesse pour elles. Je serai toujours marquée, je porterai ces cicatrices, mais j’ai choisi de prendre le contrôle de ma vie. J’ai choisi de guérir de mes blessures. J’ai choisi la vie. 

De mon côté, je vais mettre tout en œuvre pour que mes enfants soient confiants et heureux. Une famille, ça peut être magnifique. Je le sais maintenant.

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