Pour lire les parties 1 et 2, c’est ici et ici.
L’un des moments-clés du traitement in vitro est le prélèvement des follicules dans les ovaires après la stimulation hormonale. Les follicules qui contiennent des ovules seront ensuite retenus et fécondés avec le sperme du conjoint ou du donneur.
Au début, on doit faire des injections le soir pour générer la production de follicules, puis, quand les follicules atteignent une certaine grandeur, on ajoute des injections le matin pour que les follicules restent dans les ovaires et ne soient pas libérés dans l’utérus. C’est là qu’ils sont prélevés, grâce à une aiguille, à travers la paroi utérine. Les injections du matin font plus mal que les autres (ça brûle!), mais elles sont très importantes.
J’étais un peu stressée, mais pas tant. Peut-être à cause du calmant qu’on m’avait fait prendre la veille. Mon papa retraité m’a accompagnée, vu que mon chum était en voyage d’affaires. On s’est habillés pour aller au bloc opératoire. Une fois sur la civière, j’ai eu la perfusion de fentanyl (pas très rassurant avec tout ce qu’on entend!). J’avais le cerveau dans la guimauve, mais j’étais consciente de tout.
Quand le médecin a piqué dans l’utérus pour l’anesthésie, j’ai été saisie par la douleur. J’ai crié, par réflexe. Le médecin s’est mis à me sermonner. Je devais rester immobile, car il y avait un risque d’hémorragie. Paraît qu’il y a des artères importantes dans ce coin-là. À partir de ce moment, j’ai été terrorisée. J’ai fixé le plafond, j’ai serré la main de l’infirmière, et je me suis concentrée pour ne pas bouger, malgré ma respiration rendue difficile à cause de l’anesthésiant. J’ai attendu que ça passe. Le médecin a été relativement rapide, heureusement.
De retour en salle de réveil, j’étais un peu paniquée. Je demandais sans cesse si j’avais une hémorragie. L’infirmière m’a rassurée, et m’a mis quelque chose de chaud sur le ventre. Je me suis calmée, et je me suis endormie. Je me suis réveillée 20 minutes plus tard. Comme j’étais capable d’uriner, on m’a laissée repartir chez moi. Mon papa m’a réchauffé une soupe, puis j’ai dormi le reste de la journée.
Résultat de la cueillette : 19 follicules, dont 12 qui contenaient un ovule. Il y en a 9 qui sont devenus des embryons, dont 7 qui ont survécu jusqu’à 5 jours et qui ont été congelés. On me dit que c’est exceptionnel. Il est rare que le processus donne plus que 3 embryons. Je ne suis toujours pas enceinte, on ne m’a pas implanté d’embryons pour donner le temps à mon corps de se remettre du syndrome d’hyper stimulation (voir partie 2). Honnêtement, je n’étais pas fâchée du tout, car j’avais vraiment envie de me sentir bien à nouveau dans mon corps avant de tomber enceinte!
J’ai laissé passer 6 à 8 semaines, et je vais commencer sous peu à prendre des hormones pour préparer mon utérus à recevoir l’un des petits bébés présentement à l’abri dans le congélo.
À suivre…