J’aime les chats. Ayant passé ma jeunesse sur une ferme, c’était parfois à la douzaine qu’on en retrouvait dans la grange. Ou sur le balcon. Ou dans la maison. Ou sur mon lit. La « Petite Moi » voulait tous les garder. Mais comme ça en faisait, du poil, dans la maison! Certains d’entre eux ont marqué ma vie. Il y a eu Grisoune, Matou et Chopin (on ne me juge pas sur les noms s’il vous plaît, ça a été des choix très sérieux de la « Petite Moi »!)
Lorsque Mingan les nuages est sorti en librairie, j’ai su que je devais aller le feuilleter. Parce qu’un chat et une petite fille sur la couverture me rappelaient beaucoup la « Petite Moi » que j’étais. Toujours avec un chat dans les bras.
Crédit : Annie B.
Étant fan des dessins d’Amélie Dubois, j’étais curieuse d’aller le feuilleter à la librairie. Mais lorsque je l’ai parcouru, enfin, il est resté dans le creux de mes bras. Vite vite à la caisse et vite vite à la maison. Je l’ai lu aussitôt, bien assise à mon bureau. Puis, j’ai pleuré. Oui, c’est un livre pour les enfants de 4 ans et plus, un livre jeunesse, mais justement, n’est-ce pas la meilleure façon de les partager à nos enfants, que de les lire avant?
C’est avec douceur et simplicité qu’on aborde un thème douloureux pour le petit ou le grand cœur : le deuil. Dans cette belle histoire, j’y ai vu mes chats Grisoune, Matou et Chopin. J’y ai vu aussi mon papa, décédé en 2010. On est en mesure de transposer l’histoire de la jolie petite fille et du chat Mingan dans nos situations personnelles. Malgré le chagrin que l’on peut ressentir lorsqu’on perd quelqu’un, humain ou non, la vie continue.
Crédit : Amélie Dubois/Éditions de l’Isatis
Parler d’un tel sujet en 2017, ça se fait. Et ce, même si c’est synonyme de tristesse et de vide. Ce n’est pas parce que notre enfant a une compréhension bien limitée de ce qu’est la mort, que ça ne sera pas une source d’angoisse. Il est nécessaire d’expliquer d’une manière simple ce qui va se passer après la mort. Mingan les nuages le fait avec brio. Et pour garder l’espoir que les lendemains seront plus doux.
Et parce qu’ils le seront. Parce qu’au-delà de la mort, il y a la vie. La mort n’est pas une finalité, mais fait bien partie d’un éternel recommencement. Moi, mon père est décédé en 2010, mais ma première fille est née en 2011. C’est une roue qui tourne.
Mingan les nuages
Marie-Andrée Arsenault et Amélie Dubois
Éditions de l’Isatis, collection Tourne-pierre; 53.