Mon histoire a commencé quelques jours après mon bal des finissants. J’avais mal à la jambe gauche et je ne savais pas pourquoi. C’était une douleur qui arrivait chaque fois que je marchais, mais qui disparaissait aussitôt que je n’étais pas debout. Ma mère pensait que ma douleur venait du fait que j’avais porté des souliers à talons hauts le soir de mon bal. Je n’y croyais pas trop parce que mes talons, ils n’étaient pas si hauts, et que je n’avais même pas dansé!
La douleur a persisté pendant une semaine et chaque jour, ça empirait. Un matin, je me suis levée et je me suis rendue à la cuisine en me faisant rouler sur ma chaise d’ordinateur. De l’aine à la cheville, ma jambe était énorme! Nous nous sommes présentées d’urgence à l’hôpital. C’est la fois de ma vie où je suis restée le moins longtemps dans la salle d’attente. Je suis passée au triage et n’en suis jamais ressortie.
Les médecins ont mesuré mes jambes. Le diamètre de ma jambe gauche était presque exactement le double de celui de la droite. Le regard des médecins était inquiétant. Ils avaient rarement vu ça! On m’a passé une échographie et il y avait un énorme caillot dans ma jambe. Ils ont appelé ça une thrombose veineuse profonde, ou thrombophlébite. Pour raccourcir, on va l’appeler phlébite.
On n’a jamais su ce qui avait causé la phlébite, probablement le fait que je prenais la pilule contraceptive, mais aussi que j’aie le facteur 5 de Leiden dans mon sang (on l’a découvert à ce moment-là), c’est un trouble de la coagulation sanguine qui est héréditaire.
J’ai passé environ une semaine alitée à l’hôpital. On me faisait des piqûres deux fois par jour pour éclaircir mon sang, puis des prises de sang régulières pour connaître les résultats de ces injections. Pour moi qui aie une phobie des aiguilles, c’était vraiment pas cool à vivre. Les premiers jours, je ne pouvais pas me lever pour aller aux toilettes ou me laver. À peine on m’effleurait la jambe que je criais de douleur. Les mois qui suivirent ont servi à ma réhabilitation. J’ai passé quelques semaines en chaise roulante, puis quelques autres en béquilles. À la fin de l’été, j’ai enfin pu marcher. On m’a dit que normalement, je n’aurais pas trop de séquelles.
La prochaine fois que cet incident aura un effet important dans ma vie, ce serait lorsque je voudrais tomber enceinte.
À suivre…