La préadolescence… ah, la préadolescence. Ça vous permet de tester la limite de votre patience, et ça, ça en prend un shitload pour passer au travers. C’est comme le terrible two, le fucking four et alouette, sauf que ça précède une autre période plus sombre encore : l’adolescence. En gros, ça donne un aperçu de ce qui va suivre et qui sera possiblement pire. Il faut donc un guide de survie en plusieurs étapes, question d’y aller un petit pas à la fois dans cette nouvelle zone de guerre.
Note : le préado sera utilisé dans ce texte pour désigner le masculin et féminin, et aussi parce que moi, j’ai le modèle masculin.
LA NÉGOCIATION
C’est tellement l’étape numéro un. Ça nous permet de transiger de façon civilisée en évitant les hurlements et autres démonstrations d’irritabilité profonde. J’aime bien proposer des choix quand je dois demander quelque chose à mini-moi, surtout lorsque je soupçonne le potentiel de querelle. En proposant des options et en négociant avec le préado, ça lui permet de s’impliquer dans le processus décisionnel, t’sais, et il a l’impression de prendre un peu part à la situation. Puis, de le laisser se coucher 10 minutes plus tard pour avoir deux heures de tranquillité après, ce n’est pas un sacrifice, c’est un bonus!
PARLER AU JE
Ben oui, comme dans les thérapies de couple! Le préado est une espèce qui se sent souvent attaquée pour fuck all, donc il faut éviter de lui donner l’impression de faire un reproche sur sa personne suspicieuse et soupe au lait. Nous amenons donc le sujet, ou le reproche déguisé, en parlant pour soi. Nous pourrions dire par exemple : « Je trouve que tu sembles manquer de motivation dans tes études », au lieu de dire « tu te pognes le moine assez solidement à l’école ». Ça instaure un sentiment de confiance et d’ouverture. En fait non… ça permet seulement de ne pas marcher sur une mine.
FAKER D’ÊTRE ZEN
Ça c’est important, car la zénitude, ça énerve le préado et ça lui permet de croire que moi, je suis en contrôle de la situation et de mon émotion. Aussi, ça lui donne la sensation que je suis dure à atteindre, et ça, c’est crucial. S’il pense deux secondes que je peux craquer sous la pression, il sera comme un lion indomptable qui me sautera directement sur la carotide de ladite patience et qui saignera à blanc ma joie de vivre. J’inspire, j’expire… aaaôôôôôômmmmmmmm.
LA MENACE
Parfois, les méthodes énoncées ci-haut ne donnent rien pantoute. Il faut donc malheureusement user de stratégies moins douces. Ce qui relie le préado à sa vie, c’est la technologie. En cas de crise, je saute sur la menace du retrait de tout branchement Internet comme la mouche sautera bientôt dans ma crème à glace! Le préado prend cette menace très au sérieux, car ce serait un peu comme le débrancher d’un respirateur. À cette simple idée, il panique et suffoque. Bien entendu, il faudra appliquer cette menace parfois pour qu’il sache que c’est du sérieux. Vingt-quatre heures seulement peuvent être suffisantes, on veut lui donner une leçon, pas le faire entrer en convulsion. À utiliser en dernier recours, car c’est un peu violent pour sa nature parfois frêle.
ENJOY
Ça paraît un peu contradictoire, mais il faut aussi profiter de notre préado, de sa présence et passer du temps de qualité avec lui. Il est un petit adulte en devenir et, en dehors des conflits, c’est plaisant de le voir évoluer, vieillir et de voir un peu de moi à travers lui. Parfois, mon préado est même assez docile pour que je le cajole encore. Un tête-à-tête préado-parent, ça recharge les batteries mentales de tout le monde, puis il faut se dire que bientôt, dans un avenir pas si lointain, le préado deviendra ado et surtout, il deviendra adulte. J’ai presque le motton, snif.
Avez-vous ce modèle à la maison?