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Survivre à un choc : la naissance d’un espoir
Crédit: CC0 Public Domain/Pixabay

Une semaine après l’annonce du diagnostic de Blanche (voir l’article ici), je me retrouve couchée sur une civière à l’hôpital… Mon bébé dans mon ventre ne bouge plus, à peine, enfin je crois, je ne sais plus…

Je réalise, tout à coup, en voyant le tracé cardiaque bien vivant et énergique de mon fils, que j’ai complètement coupé contact avec mon corps pendant de nombreux jours, par instinct de survie, j’imagine…

Je prends conscience de l’ampleur du choc, de ma peine et de ma tristesse. Je réalise que je n’ai pratiquement pas mangé depuis des jours, que mon estomac si serré ne tolérait plus une simple gorgée d’eau. Je comprends que je n’ai pas beaucoup dormi depuis de nombreuses nuits…

J’ai oublié cette boule de vie dans mon ventre, j’ai eu trop peur de ce que je pouvais lui avoir transmis de mes gènes, peut-être défectueux, malgré ce que le généticien nous avait dit plus tôt en juin.

L’assurance avec laquelle j’avais accueilli cette grossesse n’existait plus, difficile d’accepter que les dés étaient joués et que nous ne pouvions plus reculer et mon immense ventre était bien là pour me le rappeler…

Papa J-B est alors arrivé, il a pris ma main et a planté ses yeux dans les miens, un regard d’une sincérité si pure, que j’ai été, tout à coup, rassurée et j’ai osé lui poser cette question bloquée dans ma gorge depuis l’annonce faite à propos de notre Blanche : « Regrettes-tu? ». Deux mots si simples, mais si crève-cœur…

Mon J-B a déposé des mots si touchants, si tendres et si forts au creux de mon oreille, que mon cœur s’est calmé et s’est remis à respirer. Dès cet instant, je me suis apaisée et j’ai pu recommencer à regarder vers l’avant…

J’ai pu reprendre le contact avec ce fils dans mon ventre et je lui ai promis qu’un jour il serait un grand garçon, plus grand que son papa, avec des bras encore plus grands, dans lesquels il pourrait me serrer et me rappeler que la vie que je lui ai donnée est plus forte que tout… J’ai pu recommencer à espérer, espérer que mon fils ait hérité de toute l’insouciance et de la naïveté avec laquelle nous l’avions conçu… J’ai osé croire à nouveau que, malgré nos gènes, peut-être malades, nous lui avions donné le meilleur de nous-mêmes et qu’il saurait s’en servir comme pour le gène du bonheur que nous avons su transmettre en grande quantité à sa grande sœur.

Mon fils, mon bébé de neige, de froid, de tempête, de tourments et de vent… Mais surtout mon bébé d’espoir, de confiance et d’espérance…

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