Votre dernière brassée de vêtements sales vient de débuter son cycle de lavage, le reste a déjà été sagement plié (et même rangé dans les tiroirs, tiens). Quelques assiettes sales de ce matin sont placées dans une pile bien droite à côté du lavabo, rien qui ne nécessite votre attention immédiate. Il n’est même pas encore l’heure de dîner, vous avez la journée devant vous. Vous vous installez avec un café encore chaud sur le divan, votre nouveau roman tellement prometteur sur les genoux, et vous profitez d’un petit moment zéro culpabilité, juste pour vous.
Et les enfants se mettent à crier et à courir autour de vous. Votre fille a « emprunté » la figurine préférée de votre fils et ne veut pas la lui rendre, question d’être certaine d’avoir toute son attention.
Vous restez calme. C’est une si belle matinée. Vous leur rappelez doucement de cesser de se chamailler, qu’il est certain que ça ne peut que mal se terminer.
Dans un dernier effort pour récupérer l’important et extraordinaire St-Graal de la figurine, votre fils prend son envol dans un saut majestueux. Dans la foulée, il fait tomber votre tasse de café encore fumante.
Du café chaud plein les pages toutes neuves de votre merveilleux roman.
Vous perdez le contrôle et les envoyez tous les deux dans leur chambre pour la prochaine décennie.
Ça, c’était moi avant, au moins une mille fois par semaine (moins le lavage et le lavabo propre). Mon réflexe, quand les enfants se disputaient, était de les séparer le plus rapidement possible. Faire cesser les cris, limiter les possibilités de blessures ou de dégâts irréparables au plus vite.
J’ai grandi avec un petit frère et notre relation n’a pas toujours été des plus amicales. Nous avons vécu notre lot de disputes qui se sont terminées avec un bâton de baseball frappant la porte de la salle de bains #DontAsk. Je n’ai pas de souvenir d’avoir eu à m’expliquer avec mon frère, autrement que par le forcé « je m’excuse ». J’aime mon frère d’un amour infini aujourd’hui, mais nous avons une relation parfois houleuse parce que nous avons de la difficulté à se parler pour de vrai. #JeTAimeMonFrère
#RelationshipGoals
Crédit : Giphy
Plus les enfants grandissent, plus je réalise à quel point ce n’est pas si facile pour eux de vraiment se parler. Ils sont souvent en compétition, en train de se comparer et de noter ce que l’autre a de plus qu’eux. De plus en plus, j’essaie de les obliger à régler leurs conflits eux-mêmes, sans m’en mêler. C’est sûr, si je sens que leur sécurité est en danger, s’ils ont des objets contondants entre les mains, si j’ai zéro patience en banque, j’interviens.
J’essaie juste de les laisser se parler. Sans moi, sans leur dire quoi dire, quoi faire. Ou s’ils ont besoin d’un petit coup de pouce, je leur demande de s’asseoir ensemble à la table et de faire un dessin pour l’autre. Je ne veux juste pas que ce soit perçu comme un examen à réussir. Ce n’est pas évident, vraiment pas, mais j’ai l’impression qu’ils y arrivent eux-mêmes de plus en plus souvent. Pour qu’enfin je puisse boire mon café sans danger.
Avez-vous des trucs pour gérer les conflits de vos enfants?