Tôt ou tard, la tablette finit invariablement dans les petites mains grasses de nos enfants. Qu’on le veuille ou non.
Parce que vous avez une brassée à plier.
Parce que vous avez un driveway à pelleter.
Parce que vous avez envie d’un simili souper en tête à tête avec l’être aimé.
Ça sert à rien d’entraver leur intérêt pour la technologie, le futur n’attend pas.
Je n’ai jamais hésité à introduire la tablette dans le quotidien de ma fille, tout comme Josiane, d’ailleurs. Pour moi, le jeu libre passe aussi par l’interactivité virtuelle, et pas juste parce que c’est mon métier. Ça participe au développement cognitif et affectif de ma fille autant que ses blocs Lego, ses casse-têtes ou ses courses de crottes de nez (ben oui, on est là-dedans, ça a l’air).
L’Académie Américaine de Pédiatrie me donne raison, elle vient de réviser ses lignes directrices quant au temps d’écran chez les tout-petits. On ne parle plus de quantité mais bien de qualité.
Or, ça nous amène à une question cruciale. What the fuck is du temps de qualité avec un iPad?
Je vous livre mes trois petits trucs en espérant que ça vous aide à y voir plus clair.
1. JOUEZ!
Ben oui, simple de même! Ouvrez les jeux de vos enfants et jouez-y vous-même pour voir de quoi ça a l’air. Il n’y a rien de mieux qu’une expérience directe pour évaluer le contenu et la pertinence de ce qui captive tant votre enfant. Il y a tout à parier que vous le faites déjà pour les émissions et les films que regarde votre enfant. Pourquoi en est-il autrement pour les jeux et les apps?
2. MÉFIEZ-VOUS DES JEUX GRATUITS
C’est tentant parce que ça ne coûte rien mais si ça ne vient pas d’un organisme public (Télé-Québec pour Bulle, par exemple) ou gouvernemental, c’est louche. Un jeu, ça ne se fait pas tout seul et y’a du monde à payer en arrière de tout ça. Le jeu pourrait être constellé de microtransactions qui vous obligent à acheter du contenu supplémentaire afin de permettre à votre enfant d’avoir une expérience complète. Le jeu pourrait aussi se financer à partir de pubs qui interrompent l’expérience de votre enfant aux 30 secondes, le forçant à regarder des bandes-annonces indésirées.
3. INTÉRESSEZ-VOUS AUX INTERACTIONS DE VOTRE ENFANT
Alors qu’il est immergé dans son expérience, votre enfant fait des choix, vit des aventures, s’invente des histoires. Ne le laissez pas seul dans cette bulle. Discutez avec lui de ce qu’il fait, demandez-lui ce qu’il préfère, pourquoi il chosit ceci plutôt que cela et quels sont les impacts de ses choix. Pour votre enfant, ça ramène dans le réel quelque chose qui se passait uniquement entre lui et son écran, ça ajoute une dimension sociale, ça brise l’isolement.
S’il préfère ne pas être dérangé pendant sa séance de jeu, faites-le une fois la tablette fermée. Apprenez ainsi à connaître ses goûts, ses réflexions, ses envies. Est-il plus du type à aimer les challenges physiques de précision ou de rapidité? Préfère-t-il l’exploration libre sans contrainte de performance? Les challenges mentaux comme classer des éléments par couleur? Même tout petit, revenez sur ce qu’il a fait et ça peut être aussi simple que de lui demander : « C’était quoi le bruit du cochon? »
Non seulement vous le ferez jaser sur son expérience, mais vous apprendrez aussi à connaître un peu mieux votre enfant par l’entremise de ses préférences ludiques.
Y’a vraiment rien à perdre et tout à gagner.
Je ne voulais pas inclure de suggestions d’apps dans ce billet, ça sera pour une autre fois. Mais des collègues ont déjà fait de super textes qui pourraient vous donner quelques idées ici, ici et ici.
Ça vous donne envie de jouer?