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Pars, s’il le faut
Crédit: Bacho/Shutterstock

J’étais pas très vielle quand mes parents se sont séparés. C’était ma mère qui avait pris la décision de quitter mon père. On le sait tous, c’est le genre de décision difficile à prendre, mais je sais que pour ma mère, c’était une coche de plus.

Femme au foyer, dépendante financièrement de mon père et dans une relation où y’avait pu tant d’amour. Le tout, sur un fond de violence et de manipulation. Disons-le ainsi : quitter, ça semblait plus lourd de conséquences que de rester.

Mais elle l’a fait.
Parce que pendant des années, elle s’est dit qu’elle allait rester pour les enfants, mais à un moment donné, ça marche juste pas.  La dépression la guettait au tournant : elle devait agir.

Ce jour-là, notre famille a explosé.  Ça m’a fait mal. À mes frères aussi.  Mais je pense que quelque part, notre famille arrêtait de faire dans le paraître et se regardait dans le miroir.  C’était le divorce ou la dépression. D’une façon ou d’une autre, quelque chose se brisait.  Mais il y a des trucs qui se réparent plus facilement que d’autres.  Ma mère n’était pas heureuse et s’aimait assez, nous aimait assez, pour le reconnaître.

Des années plus tard, je vois son geste comme une preuve d’amour à notre égard.  Elle a beau nous enseigner l’importance de penser à notre bonheur, l’importance de se respecter et donc de ne jamais tolérer le manque de respect des autres, si elle ne prêche pas par l’exemple, ça ne reste que des paroles.  Et ça n’a pas tellement d’impact.  

Mais elle s’est tenue debout.  Elle est passée des paroles à l’action.  Ma mère nous a montré que c’était possible.  Et ça m’a marquée.  Ça m’a inspirée.

En étant femme au foyer, ses enfants étaient sa vie.  Du jour au lendemain, elle se retrouvait sur le marché du travail avec une garde partagée.  Étant maman à mon tour, j’imagine le vide et la complexité dans l’adaptation de sa nouvelle réalité.  Mais dans le temps, je ne l’ai jamais senti : chez elle, c’était les retrouvailles et les bonheurs de la nouvelle famille qu’on formait avec une mère heureuse.

Ma mère est un exemple de courage.  Elle m’a enseigné l’importance d’être heureuse dans une relation.  Que le respect, l’amour, l’égalité, la complicité, ce sont des valeurs de base. Je ne devrais tolérer rien de moins qu’un homme qui m’aime, me respecte et me considère comme son égale.

Rester pour les enfants, c’est juste PAS une solution.  Parce qu’un jour, ils grandiront et quitteront le nid familial et là, vous aurez passé trop d’années à ne pas être heureuse. Sans compter les risques que vous courez si vous restez.   

Si vous hésitez à quitter une relation qui n’est pas saine, changez les rôles et imaginez votre enfant dans cette relation.  S’il vous demandait conseil, que diriez-vous? Votre réponse, sachez qu’elle est bonne pour vous aussi.  Parce que vous le méritez.

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