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Linguiste de formation, j’ai toujours été intéressée par l’impact que les mots peuvent avoir sur la psyché. Quand j’ai lu le très bon texte de ma collègue Marie sur la discipline positive, j’ai su que j’avais trouvé ma voie.
Mon fils a 15 mois et gagne en autonomie tous les jours. Les bêtises s’accumulent avec les occasions de faire de la discipline. Suite à ma lecture, je me suis mise au défi! J’allais bannir tous les Ne et les Pas de mon vocabulaire pour intervenir auprès de mon rejeton.
L’exercice s’est révélé digne d’un numéro de contorsionniste du Cirque du Soleil.
Épisode 1 : Pourquoi jouer tranquillement quand on peut nettoyer la toilette avec sa brosse à dents?
Je fais une première tentative : «On ne met pas la brosse à dents dans la toilette». #Fail
Deuxième tentative : « La toilette, c’est sale (c’est positif ça), ce n’est pas un endroit pour mettre sa brosse à dents ». #Fail2
Je ne me décourage pas et finis par trouver le geste ET la parole positive dans ce genre de situation. Lorsque mon fils récidive avec sa frénésie ménagère, je m’approche et le retire doucement en disant : « On referme le couvercle de la toilette. » Ouf.
Épisode 2 : Pourquoi manger un biscuit quand on peut se régaler d’un seau de sable?
Premier réflexe : « Dégueulasse! NON! Ne mange pas ça! » Puisque je nourris secrètement l’espoir illusoire de me sauver d’un Terrible Two, je dis : « C’est pour jouer le sable, pas pour manger ». Presque…« On laisse le sable par terre, c’est pour jouer. »
Épisode 3 : Pourquoi s’amuser avec un ami quand on peut lui taper la tête avec une pelle?
Cette fois-ci, je crois que j’ai compris le principe. Je fais Apply All dans ma tête : « Doux, mon bébé, on est doux avec notre ami ». Tadam! J’avais seulement besoin de pratique.
Je ne veux pas crier victoire, mais j’ai même l’impression que ça fonctionne. Je dois avouer que ça me fait un bien fou à MOI de ne pas m’entendre répéter « ne fais pas ça, ne va pas là, ne… pas…» C’est déjà beaucoup, non?
La découverte des limites est un apprentissage phare de la petite enfance. En changeant ma façon d’intervenir face à ces comportements, j’ai aussi l’impression de les accueillir, de laisser mon fils s’exprimer et explorer, dans la bienveillance.
Bien sûr… je me fais plaisir… Je garde le NON pour les grandes occasions.
